Lundi 2 octobre, une tortue marine imbriquée juvénile a été remise à l’eau avec succès. Victime de pêche accidentelle, elle avait dû subir une intervention vétérinaire.
Un pêcheur de loisir capture accidentellement une tortue marine
Début octobre, un pêcheur de loisir capture involontairement une tortue marine en pêchant à la ligne depuis le point de débarquement du Four à Chaux (Dzaoudzi, Petite-Terre). Voyant que celle-ci ne parvient pas à se dégager, il décide de la remonter à terre. Il découvre alors que l’animal a avalé l’hameçon.
Ne connaissant pas les mesures à adopter, le pêcheur se tourne rapidement vers un agent du Parc naturel marin présent sur le débarcadère dans le cadre de ses missions.
Le REMMAT rapidement mobilisé
L’agent du Parc naturel marin alerte le Réseau Echouage Mahorais de Mammifères marins et Tortues marines (REMMAT). Ce réseau assure depuis 2010 la prévention, le suivi et la gestion des échouages de tortues marines et de mammifères marins à Mayotte. Ses membres sont notamment autorisés par arrêté préfectoral à manipuler et transporter des tortues marines.
Deux d’entre eux arrivent rapidement sur place et procèdent à un examen externe. L’hameçon ayant été avalé, il leur est impossible de le retirer. Ils décident donc de transporter l’animal chez le vétérinaire pour un examen approfondi.
Une intervention vétérinaire nécessaire
Une radiographie est réalisée dans le Cabinet vétérinaire du Centre à Combani. Celle-ci permet de localiser l’hameçon au niveau de la trachée de la tortue. Le vétérinaire conclut à la nécessité d’anesthésier l’animal afin d’opérer au retrait du corps étranger.
L’intervention se déroule sans encombre : l’hameçon est correctement retiré et la tortue récupère rapidement. Les membres du REMMAT la transportent alors jusqu’à la plage du Four à Chaux afin de la remettre à l’eau à l’endroit de sa découverte.
Des engins de pêche qui peuvent nuire aux tortues marines
Certains engins de pêche utilisés à Mayotte peuvent s’avérer dangereux pour certains animaux marins, dont les tortues marines.
- Une tortue peut avaler involontairement un hameçon utilisé pour la pêche à la ligne ou à la palangrotte. Les risques pour l’animal sont l’étouffement, l’infection ou la noyade.
- La pêche au filet peut également poser problème : une tortue bloquée pendant une durée prolongée dans un filet immergé risque de se noyer, faute de remonter à la surface pour respirer.
Les pêcheurs utilisant ces engins sont tenus de s’informer sur la réglementation en vigueur et d’être particulièrement attentifs pour détecter rapidement une éventuelle capture accidentelle.
En cas de capture :
- Si l’animal capturé est vivant et non blessé, il doit être relâché immédiatement.
- Si l’animal est blessé ou mort, obligation est faite au pêcheur de ne pas le relâcher. Le pêcheur doit obligatoirement informer les services de contrôle (Parc naturel marin 02 69 60 73 65, Service départemental de l’OFB 02 69 62 65 06, Affaires maritimes 02 69 60 31 38) pour connaître les mesures à suivre.
Dans les deux cas, il est recommandé d’informer le REMMAT 06 39 69 41 41. Un centre de soins pour intervenir sur les tortues en détresse La Kaz’a Nyamba, premier centre de soin de tortues marines à Mayotte ouvrira ses portes en 2024. Le centre pourra accueillir jusqu’à 24 tortues en même temps et disposera de tous les équipements nécessaires pour soigner des tortues en détresse, dont celles victimes de capture accidentelle. Ce projet est porté par l’association Oulanga Na Nyamba qui œuvre à la préservation des tortues marines depuis 1998.