Il ne fait pas bon être étranger en situation irrégulière à Mayotte et cela peut même devenir dangereux. La colère des mahorais monte et ceux qui aident à l’entrée et au séjour des ESI prennent de plus en plus de risques, comme le démontre l’histoire suivante…
Tard dans la nuit de mardi à mercredi alors que tout le monde dormait, un individu a fait son apparition sur la plage de M’Zouazia avec pour objectif d’accueillir des clandestins qui devaient arriver par kwassa.
Mais l’homme s’est fait repérer par un groupe de bien-pensants armés de gourdins, machettes, bref de tout l’attirail des parfaits agresseurs. Comme il fallait s’y attendre, l’homme seul, étranger en situation irrégulière sur le territoire au passage, s’est pris une rouste monumentale.
Le groupe prendra cependant le soin d’expliquer à sa victime que ce qu’elle faisait était mal et que l’immigration clandestine était interdite. En résumé, en plus du passage à tabac, le tabassé aura reçu une leçon de morale en plus d’un sérieux coup de gourdin sur le crâne.
Assommé, il sera abandonné sur la plage, ligoté à un arbre avant que ses agresseurs ne rentrent chez eux.
Les gendarmes sont intervenus, ont libéré l’ESI battu qui a reçu des soins au centre hospitalier où il a été conduit.
Lorsqu’il sera remis sur pied, il sera bien évidemment bargé en direction du centre de rétention administrative en vue de sa reconduite à la frontière.
La morale de l’histoire à retirer dans tout cela est sans doute qu’il ne vaut peut-être pas mieux attendre des clandestins dans le Sud sur une plage, surtout lorsque l’on est étranger en situation irrégulière soit même.
En attendant, il reste à savoir si le bateau qui était attendu pour livrer sa fournée de clandestins est finalement arrivé ou s’il a au préalable été intercepté.
Samuel Boscher