Sécurité : la coopération judiciaire avec les Comores peut fonctionner
Il y a quelques jours, la presse comorienne s’était émue d’avoir vu arriver un Français par kwassa dans l’île d’Anjouan. Les autorités comoriennes l’avaient rapidement interpellé pour essayer de mieux comprendre les motivations de cet étrange voyage. Aujourd’hui, les choses semblent beaucoup plus claires.
Selon toute vraisemblance, le Français qui avait été retrouvé à Anjouan, il y a quelques jours fraîchement débarqué par kwassa avec pour seul bagage un sac contenant, selon les autorités comoriennes, des armes blanches, avait agité les autorités et la presse comorienne qui n’avaient pas manqué d’élaborer de nombreux scénarios autour de sa présence : mercenaire, putschiste… Il avait été accusé de nombreuses intentions présumées, rien n’avait cependant été prouvé. Néanmoins, l’homme était arrivé clandestinement à Anjouan, les autorités comoriennes l’avaient très rapidement expulsé vers Mayotte.
Le ressortissant français, une fois de retour, a été pris en charge par les forces de l’ordre. C’est là que les choses se sont éclaircies. En réalité, l’individu n’avait rien d’un mercenaire ni d’un fauteur de troubles dans la politique comorienne. Il s’agissait juste d’un présumé voyou à Mayotte qui s’était rendu coupable de détournements de fonds dans l’entreprise qui l’embauchait. Il avait été pris la main dans le sac par ses employeurs qui avaient alors porté plainte contre lui. Persuadé d’être mis en cause dans cette affaire, le voleur présumé avait préféré fuir en kwassa vers Anjouan pour ne pas répondre aux autorités des faits qui lui étaient reprochés en France.
Dès son retour à Mayotte, il a donc été arrêté et présenté aux autorités qui l’attendaient pour lui demander des comptes sur les détournements de fonds dans son entreprise. La morale de cette affaire est double : il ne sert à rien de fuir quand on a commis des actes répréhensibles. De plus, les autorités comoriennes, lorsqu’elles veulent coopérer avec la justice française, peuvent le faire assez facilement et assez simplement. Pourquoi donc ne livrent-elles pas les Comoriens qui se sont rendus coupables de trafics d’êtres humains ou de faits de contrebande à la justice française quand elle en émet la demande ?
Anne Constance Onghéna pour France Mayotte Matin