novembre 20, 2024

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Un parlementaire critique le rapport Bijoux, qui concerne les Outre-mer français

Au Parlement européen a été présenté le rapport Bijoux « vers un renforcement du partenariat avec les régions ultrapériphériques (dont Mayotte, La Réunion, La Guadeloupe, La Martinique, La Guyane et Saint Martin) de l’Union européenne ».

Mardi 25 mai 2021, en Commission du développement régional (REGI), au Parlement européen, a été présenté le rapport Bijoux du groupe RENEW-LREM « vers un renforcement du partenariat avec les régions ultrapériphériques (dont Mayotte, La Réunion, La Guadeloupe, La Martinique, La Guyane et Saint Martin) de l’Union européenne ». Rapporteur au nom de son Groupe Identité et Démocratie – Rassemblement National pour présenter des amendements sur ce texte, André Rougé relève tout d’abord qu’il s’agit d’un catalogue de bonnes intentions qui, en définitive comme souvent s‘agissant de l’Outre-mer, ne débouchera sur rien de concret.

Dans ce rapport, il est question de la consolidation de l’article 349 du traité de Lisbonne, de tirer les enseignements de la crise COVID, de la pêche, de l’agriculture, du pacte bleu, du pacte vert, du POSEI pour renforcer l’attractivité des métiers liés à l’agriculture, d’environnement, de climat et d’énergie, d’adaptation à un monde globalisé, de politique de concurrence, de politique commerciale et de politique migratoire.

L’essentiel y est oublié : les femmes et les hommes vivant sur place, notamment à Mayotte et en Guyane confrontés à la criminalité, où des lycéens se font assassiner à coups de couteaux, à la sortie de leurs cours. En Martinique où des minorités agissantes tentent de faire régner la terreur. Sans que la première des missions de l’Etat : la protection des personnes et des biens ne soit assurée.

Des femmes et des hommes qui au XXIème siècle, à la Guadeloupe, à la Martinique et à Mayotte n’ont pas accès à une eau ne serait-ce qu’hygiéniquement utilisable sans même parler de l’aspect potable. Des femmes et des hommes qui ont dû affronter à la fois l’épidémie de dengue et de COVID, sans lits suffisants et avec un déficit de personnel médical. Des femmes et des hommes qui, aux Antilles doivent faire face à l’empoisonnement de leur sol et sous-sol, de leurs cours d’eau et de leurs rivages par un pesticide cancérigène affectant une grande partie de la population.

Des femmes et des hommes qui depuis des années subissent les nuisances d’algues Sargasses alors qu’E Macron s’est défaussé des responsabilités de l’Etat sur les collectivités territoriales, contrairement aux termes du traité international de Montego Bay. L’Union européenne promet des pactes bleu, vert et dans le même temps encourage les traités de commerce international comme le TAFTA ou le MERCOSUR, alors que tout le monde sait qu’il n’y a pas plus polluant sur la planète que les cargos porteurs de containers.

Des femmes et des hommes, injustement soumis à un pouvoir d’achat inférieur à celui de l’hexagone. Pour mémoire, en 2015, l’Insee estimait que le panier de la ménagère d’outre-mer était supérieur d’environ 18% à celui de la ménagère métropolitaine.

Des femmes et des hommes en Guyane et à Mayotte notamment, soumis à un chaos migratoire ce qui n’est pas sans conséquences sur la vie des réunionnais. Et dans le même temps, l’Union européenne vante les mérites du « pacte asile-immigration » promettant l’arrivée de 70 millions de migrants en Europe et dans nos Départements, Régions et Collectivités d’Outre-mer, ce qui ne sera pas sans conséquences.

Des femmes et des hommes inquiets pour leurs enfants pour lesquels, à Mayotte, n’existe aucune possibilité de vérifier l’obligation de scolarité. Une jeunesse sans accès au numérique de plus en plus contrainte de venir chercher en métropole ce qu’elle ne trouve pas sur place, alors même que les congés bonifiés ont été restreints. En dépit de ce constat préoccupant, sans esprit partisan et uniquement animé par le sens de l’intérêt général en faveur de nos Départements, Régions et Collectivités d’Outre-mer, rapporteur au nom du groupe Identité et Démocratie, André Rougé déposera des amendements liés aux sujets évoqués.

Malgré tout, André Rougé reste assez pessimiste quant à l’avenir de ce rapport qui une fois de plus sera sans incidence pour améliorer la vie de nos compatriotes. Les femmes et les hommes d’Outre-mer ont droit à la considération, au respect et à la dignité que les politiques ne leur accordent plus depuis plus de dix ans. Nos Départements, régions et Collectivités d’Outre-mer ont un urgent besoin d’une grande loi-programme sur 15 ans avec l’assurance d’un dispositif de sanctuarisation des lois de programme relatives à l’Outre-mer, garantissant sa portée sur le court, le moyen et le long terme, évitant ainsi son démantèlement comme ce fût le cas, notamment, pour la loi du 21/07/2003.

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