Cela fait des années que les transports en commun à Mayotte tentent d’évoluer et de trouver une formule de droit commun. Ainsi, les transports urbains se réfléchissent sur Mamoudzou et Dembéni avec le Caribus, et le conseil départemental planche pour sa part sur la mise en place d’un réseau dit interurbain.
Trajets, circuits, véhicules, abris, sont en concertation depuis fort longtemps et les lignes commencent à sérieusement bouger. En effet, le conseil départemental vient de lancer le marché de l’interurbain et la surprise est de taille. L’enveloppe est de 100 millions d’euros, le tout pour un lot unique. Conséquence : pas un groupement, pas une entreprise mahoraise ne devraient avoir les reins assez solides pour prétendre au marché.
La nouvelle est explosive dans la mesure où elle ne correspond pas aux attentes des artisans taxis qui comptaient bien trouver une part du gâteau dans le nouveau dispositif et surtout sur les engagements oraux il est vrai, qui avaient été trouvés avec le département.
La nouvelle tombe d’ailleurs à un moment délicat. La Chambre des Métiers et de l’Artisanat organisera le 22 juillet prochain un séminaire sur l’avenir du taxi à Mayotte. Est-ce d’ailleurs un hasard ?
Si les taximen ne trouvent pas de place dans le réseau interurbain telle qu’ils l’imaginaient, le rendez-vous risque alors de se dérouler sous haute tension.
Mais les taximen qui ont d’ores et déjà commencé à investir par anticipation ne sont pas les seuls à être de facto écartés, les autocaristes aussi risquent d’avoir bien du mal à répondre à un tel marché.
S’agirait-il d’un dernier cadeau empoisonné de la précédente mandature au conseil départemental qui a propulsé le bébé le 9 juin soit quelques jours avant le premier tour de scrutin?
Le choix de certains électeurs vis-à-vis de certains vice-présidents sortants pourrait alors se justifier, en tout cas s’expliquer…
Date de dépôts des dossiers, le 9 septembre, la date est d’ores et déjà très attendue…