novembre 05, 2024

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Un bilan 2022 de la destruction de l’habitat illégal qui pose la question du rôle des associations « droit-de-l’hommiste »

La lutte contre l’habitat illégal a été rendu plus difficile en 2022 qu’en 2021. Non pas que le nombre de bidonvilles soit en régression bien au contraire, c’est plutôt l’inflation des référés au tribunal administratif qui a compliqué les affaires de la préfecture.

Pourquoi les associations droit-de-l’hommiste contrecarrent les décasages de familles occupant sans droit ni titres les parcelles d’autrui alors même qu’elles vivent dans des conditions indignes ? Nul ne peut trouver une réponse rationnelle, la seule plausible serait l’instrumentalisation de la misère d’autrui à de fins politiciennes.

L’inflation des référés soulignent tout de même le manque criant de solutions d’hébergement temporaire.

Il n’en reste pas moins que les habitants des quartiers se retrouvent dans l’urgence après la période des référés quand il s’agit de trouver un toit… Les associations ne disposant pas de solutions…

Décaser n’est pas forcément simple pour la préfecture, les squatteurs de parcelles ont bien souvent des enfants, détruire les cases les propulsent dans des situations sociales souvent insurmontables. Les collectivités essaient de faire face du mieux possible, Koungou prévoit de reloger les futurs décasés du talus de Majicavo dans des maisons temporaires aménagées dans des conteneurs. Si les maisons conteneurs sont « ultra-hype » en métropole, ici les habitants ont fait savoir à la présidente de l’Anru que ça ne leur convenait pas.

Sans surprise, le baromètre publié par la préfecture a permis de montrer chiffres à l’appui, les difficultés du décasage en 2022 puisque 6 opérations Elan ont été réalisées sur l’année écoulée soit 2 fois moins qu’en 2021. 434 cases en tôle ont été détruites contre 1 652 en 2021. Fort logiquement le nombre des personnes hébergées et éloignées parce que clandestines a également considérablement baissé entre les 2 années.

Comme l’a expliqué le préfet Suquet au micro de la matinale de Kwezi, le travail de programmation de l’opération de destruction massive d’habitat illégal annoncée par Gérald Darmanin a commencé « Nous avons reçu les éléments de la part de 11 maires pour les décasages de l’année 2023, nous allons commencer par les zones les plus denses Mamoudzou, Koungou et Petite-terre puis nous continuerons avec les autres secteurs tout aussi important ». En parallèle des décasages d’ampleur, le préfet a aussi rappelé l’importance de la lutte contre les marchands de sommeil pour lutter contre l’habitat illégal diffus et permettre aux propriétaires de récupérer le cas échéant les parcelles. Le but du jeu étant de lutter contre l’habitat indigne mais aussi de réduire au maximum les complicités et les aides au séjour illégal.

Reste maintenant à réfléchir aux solutions alternatives d’hébergement pour les vastes opérations de décasage, seul moyen de limiter les référés au tribunal administratif.

Anne-Constance Onghéna
Article paru dans France Mayotte matin (Lundi 6 février 2023)

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