Les matins sont bien souvent difficiles à Mayotte dans le grand chasser croiser quotidien entre Petite et Grande-Terre. Cela s’est une nouvelle fois démontré…
Il serait permis de croire qu’il ne peut pas se passer grand chose sur un bateau, notamment les barges du service des transports maritimes du Conseil départemental. En effet, des marins sont présents à bord, des services de sécurité et pléthore de passagers, surtout le matin aux heures de pointe. Avec plus de 4 millions de passagers soit plus de 10 000 personnes transportées par jour, il ne doit pas pouvoir se passer grand chose.
Pourtant, c’est comme le métro avec qui il n’est pas permis de dire qu’il est impossible d’y faire de mauvaises rencontres et c’est bien souvent le drame des transports en commun appelés à se développer pour lutter contre les gaz à effet de serre.
Les barges mahoraises ne font donc pas exception et régulièrement, les vols, les agressions alimentent les colonnes des médias…
Ainsi, hier matin, peu avant 6 heures, alors que le Polé quittait Dzaoudzi, chargé de passagers en route pour le travail et d’élèves pour leurs établissements, une agression au couteau s’est produite par un adolescent qui en a poignardé un second.
La STM a alors immédiatement sollicité l’intervention des policiers qui à leur arrivée n’ont pu interpeller ni l’agresseur, ni la victime mais ont tout de même pu récupérer l’arme. Un témoin a cependant pu livrer le surnom de celui qui avait été poignardé, visiblement pas grièvement blessé pour avoir déguerpi. Inconnu des services de police, il sera compliqué de le retrouver.
Au regard de l’endroit où a été commis le coup de couteau, à savoir en zone de responsabilité gendarmerie, la police nationale a transmis le dossier aux militaires qui mèneront donc l’enquête.
En attendant, le geste aura créé un mouvement de colère sur le navire, car arrivé à Mamoudzou pour embarquer les forces de l’ordre, le Polé a fait machine arrière et personne n’a pu descendre.
Autre point, lorsque l’opération s’est achevée, les bus de transport scolaire qui devaient acheminer les enfants vers le Sud avaient déjà pris la route et n’étaient plus là, jetant ainsi de l’huile sur le feu. Mais celle-ci ne prendra pas et il n’y aura pas eu de tensions particulières à déplorer et c’est heureux.
Samuel Boscher