novembre 19, 2024

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Tsingoni : trois ans ferme pour avoir violé une jeune fille de 11 ans

Un individu était jugé hier au tribunal judiciaire de Mamoudzou pour avoir menacé et violé une fille de 11 ans, il y a bientôt trois ans.

Les faits remontent au 12 septembre 2018, date à laquelle le CHM signalait une jeune fille victime de viol dans la commune de Tsingoni. Le lendemain, la victime alors âgée de 11 ans et sa mère déposaient plainte à la gendarmerie de Sada. Le prévenu racontera les faits de lui-même, à la barre. Il suit la victime dans un banga, l’oblige à se déshabiller sous la contrainte d’un couteau (bien qu’il niera cette partie de l’histoire, tout en reconnaissant qu’il y avait bel et bien un couteau dans la case en tôle, qu’il a seulement « déplacé »).

Il se déshabille alors aussi, et se frotte contre la jeune fille. Lorsque la juge lui demande s’il y a eu éjaculation, il répond que non. Pourtant, c’est bien l’ADN contenu dans le sperme retrouvé sur le matelas qui a permis son identification. Après une série de question posées par la juge pour lui faire reconnaître ces faits dont il semble ne pas prendre la mesure, la juge arrivera à faire dire au prévenu qu’il regrette, au moyen d’une maïeutique quasi infantilisante.

Puis enfin, à la question des motivations d’un tel acte, le prévenu répondra « J’étais sous chimique. » Un grand classique et presque un inconditionnel des affaires jugées à Mayotte : la justification par les psychotropes qui pourtant – on ne le rappellera jamais assez – ne constitue pas tant une excuse qu’un facteur aggravant.

Il racontera son addiction, laquelle lui a fait perdre son travail, l’obligeant à vendre des bananes pour se fournir en drogue. Face à ce « prédateur » qui se « retranche derrière la chimique » lors de ces «  métamorphoses qu’il n’assume pas du tout », le substitut du procureur demandera une peine mixte : 5 ans de sursis probatoire dont 3 ans ferme avec maintien en détention, obligation de soin, de formation, interdiction de détenir une arme…

Le parquet ira finalement dans son sens, accordant également 5000 euros à la partie civile. C’est donc sous les yeux de la victime et de sa mère toutes deux présentes à l’audience que le prédateur repartait, menottes aux poignets, direction Majicavo…

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