9h05 – Le collectif des entrepreneurs protestant contre l’insécurité plombant l’économie et le développement monte une nouvelle fois au créneau et dénonce à travers une étude réalisée par ses soins les conséquences de la délinquance sur e territoire. Une telle étude avait déjà été lancée il y a quelques années par le Medef et il en résultait que 75 % des entrepreneurs mahorais étaient prêts à quitter le territoire en raison des violences et de l’insécurité. Visiblement, les temps n’ont guère changé…
Ainsi, pendant plus d’un mois, le Collectif du monde économique de Mayotte (CMEM) a mené une enquête sur l’insécurité auprès des chefs d’entreprise de Mayotte. Plus de 115 réponses ont été recueillies. Elles font état de conséquences importantes sur leur moral et leurs affaires. Beaucoup s’estiment peu soutenus par la Justice et les pouvoirs publics. Les entreprises attendent des réponses urgentes de la part des autorités.
L’étude visait ainsi deux objectifs :
– comprendre les impacts économiques de l’insécurité,
– mesurer l’importance de la perception de l’insécurité dans le monde économique de Mayotte.
L’étude comportait 18 questions traitant du ressenti des entrepreneurs, des répercussions directes et indirectes du climat de violence sur leurs activités et enfin de leurs propositions et attentes en matière d’apaisement de la société.
Les principaux résultats issus du questionnaire sont es suivants selon le CMEM :
● Les chefs d’entreprises constatent une augmentation de l’insécurité (96%).
● Pour un chef d’entreprise sur deux, le territoire de Mayotte est synonyme d’insécurité.
● Un tiers des répondants ressentent une forte insécurité sur leur lieu de travail et un peu moins
d’un tiers jusque dans leur environnement familial.
● La grande majorité des entrepreneurs se sent peu ou pas soutenue par la Justice et les pouvoirs
publics ; le sentiment d’impunité est fort.
● Les deux tiers des répondants déplorent une incapacité d’exercer, lors des deux derniers mois,
notamment à cause des routes bloquées ou des émeutes qui obligent les entreprises à baisser
leur rideau.
● De nombreux chefs d’entreprises font également état de vols, de dégradation de leurs outils
de travail, d’intrusions répétées voire d’agressions physiques et verbales.
● Ce contexte a conduit plus de la moitié des répondants à s’équiper d’outils de vidéosurveillance et d’alarmes, représentant souvent un coût de plusieurs milliers d’euros à
leur charge.
● Les pertes de chiffre d’affaires se comptent en milliers d’euros.
● Un chef d’entreprise sur deux se dit encore motivé pour construire le territoire de demain.
Autres enseignements : parmi les propositions d’actions urgentes à mettre en place, les répondants expriment leur souhait d’avoir plus de forces de l’ordre. Ils demandent également une meilleure adéquation entre les chiffres réels de la population et les moyens alloués au territoire. Ils attendent des pouvoirs publics davantage d’investissements dans l’éducation et l’insertion professionnelle.
Trois exemples de propositions formulées :
● « Mettre des forces de l’ordre dans les quartiers sensibles pour y remettre de l’ordre et mettre
hors d’état de nuire ces groupes d’individus dangereux ».
● « La justice doit être plus rigide avec les délinquants et mettre un vrai couvre-feu sur
l’ensemble de Mayotte pour les mineurs ».
● « Une réponse pénale alternative à la prison permettant l’]éducation, la formation et
l’insertion ».
“Le CMEM invite les chefs d’entreprise ayant reçu le questionnaire mais n’ayant toujours pas répondu à le faire, de manière à abonder aux résultats de l’étude. L’étude est à télécharger sur la page Facebook du CMEM (collectifCMEM)” conclut e CMEM.