12h22 :
Le Collectif des Sapeurs-pompiers de l’Aéroport de Mayotte a débuté hier matin un mouvement de grève portant sur quatre revendications :
1. l’annulation pure et simple de la nouvelle convention 2017 pour un retour à l’ancienne convention 2015 ;
2. le maintien des 17 sapeurs-Pompiers Professionnels au sein du sslia (service de sauvetage et de lutte contre l’incendie des aéronefs) ;
3. recrutement rapide de 6 sapeurs-Pompiers pour hausser l’effectif à 21 Pompiers d’aéroport ;
4. reconnaissance pécuniaire des fonctions PPa (Prévention du Péril Animalier)
Si la préfecture avait procédé comme convenu à des réquisitions de personnels afin d’assurer le maintien des services et la poursuite des vols. si la première revendication avait été validée la semaine dernière par la présidente du service départemental d’incendie et de secours, il n’en demeurait pas moins que beaucoup de chemin restait à parcourir, notamment l’augmentation des effectifs. ainsi, dès les premières heures du conflit, les soldats du feu ont expliqué la réalité des problématiques rencontrées sur le tarmac.
« Actuellement, nous assurons avec modulation, un niveau 5, 7 et 8 de protection incendie au sein du SSLIA de Mayotte avec 17 pompiers d’aéroport (effectif très insuffisant). Depuis le 1er janvier 2017, l’Aéroport de Mayotte a vu son niveau de protection être dégradé à n -1 par la DGAC, c’est à dire que les gros avions comme le B787 dreamliner (niveau 8) et le A330 (niveau 9) de Corsair sont accueillis avec un niveau de protection feu inférieur…”
La règle est normalement la suivante :
-niveau 5 = 2 pompiers d’aéroport (si avion plus de 12 mètres, alors 3 pompiers d’aéroport dont un agent PPa) c’est à dire 1 camion (Vim : Véhicule incendie mousse)
-niveau 7 = 5 pompiers d’aéroport dont 1 agent PPa avec 2 Vim + 1 chef de manoeuvre
-niveau 8 = 7 pompiers dont 1 agent PPa avec 3 Vim et 1 chef de manoeuvre
-niveau 9 = 7 pompiers dont 1 agent PPa avec 3 Vim et 1 chef de manoeuvre
« Pour avoir un niveau de Protection digne de ce nom, il doit y avoir au minimum à ce jour 21 pompiers d’aéroport.”
Face au constat, ils sont aujourd’hui inquiets car les prévisions 2018 annoncent toujours plus d’avions et de passagers.
Ainsi, hier matin, les avions de Corsair et de Air austral se sont posés selon les pompiers dans des conditions de sécurité très dégradées (lire l’article complet dans France Mayotte matin du jour).
Hier les négociations ont duré de longues heures et ont été âpres avec plusieurs informations qui circulaient à l’extérieur.
“Si les demandes ne sont pas entendues, il y aura demain matin un camion en travers de la piste, de cette manière les avions ne pourront pas atterrir et personne ne sera mis en danger…” était-il annoncé alors qu’un incident technique s’était produit sur piste. Le contenu du réservoir des toilettes d’un appareil qui devait être traité s’est renversé sur la piste malencontreusement. Il a alors été fait appel aux pompiers pour nettoyer le désastre, ils n’auront pas répondu à l’appel.
En fin de journée, tous les espoirs de sortie de crise étaient permis et ils ont été satisfaits. en effet, le mouvement a été suspendu jusqu’au 22 juin prochain date à laquelle un dernier point qui n’a pas été emporté sera de nouveau négocié à la DIECCTE. A suivre…
