novembre 05, 2024

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Sauver le député Mansour Kamardine

Politique :mobilisation des élus de LR et de partenaires de circonstance dans un front républicain anti-Rassemblement national

Mansour Kamardine, député sortant de la 2e circonscription de Mayotte, mobilise ses soutiens pour contrer la montée du Rassemblement national. Arrivé en deuxième position au premier tour, il appelle à un front républicain avec le soutien de plusieurs élus locaux et du président du Conseil départemental, en vue du second tour.

Mansour Kamardine réunissait la presse hier pour mobiliser les électeurs en vue des élections législatives dans la 2e circonscription de Mayotte. Pour mémoire, le député sortant investi par les LR est arrivé en 2e position avec un peu plus de 27% des voix, loin derrière la candidate du Rassemblement national, Anchya Bamana, qui a totalisé un peu plus de 35% des voix.

Autour du député sortant figuraient le sénateur Thani, le maire de Sada Houssamoudine Abdallah, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla ainsi que l’état-major des LR au grand complet. Le président du Conseil départemental a également fait un passage rapide pendant la conférence de presse s’éclipsant rapidement pour téléphoner. Tous ont pris la parole pour exprimer leur soutien au député sortant et leur refus de voir le Rassemblement national élu dans cette circonscription. Mansour Kamardine s’est targué également des soutiens de Daniel Martial Henry, de Kira Bacar Adacolo, de Sarah Mouhoussoune, conseillère économique et sociale, de Younouss Omarje de la LFI a publié un message de soutien dans la matinée. Boinamani Madi Mari ainsi que le maire de Chiconi ont eux aussi appelé à faire barrage au Rassemblement national. La teneur de la conférence de presse était claire : tout sauf le Rassemblement national.

Le sénateur Thani a attaché beaucoup d’importance à la poursuite du travail commencé sur les projets de loi pour Mayotte, avec des élus prêts à se mettre au travail dès le lendemain des élections, incluant bien évidemment Mansour Kamardine, dont nul ne peut douter de la grande compétence professionnelle. Le sénateur Thani a précisé : « Je suis là pour une seule raison : la cause de Mayotte. Nous avons collectivement un travail très important. Mansour Kamardine a beaucoup contribué à ce travail. Nous avons besoin de personnes au taquet. »

Lors des prises de parole successives, les différents élus n’ont pas manqué d’expliquer que, selon eux, le Rassemblement national n’apportait que des promesses, sans travail concret pour Mayotte depuis le début de la législature en 2022. Mansour Kamardine a rappelé les projets de loi sur lesquels il a travaillé, tant dans l’opposition que dans la majorité, et qui n’ont pas abouti justifiant par là le manque de volonté réelle pour Mayotte du RN. Le sénateur Thani, précisant avoir fait de même, a ajouté : « Nous avons essayé, cela n’a pas abouti, mais nous avons fait des petits pas. »

Mansour Kamardine a beaucoup insisté sur la nécessité pour Mayotte de mettre fin au titre de séjour territorialisé, qui concernerait, comme l’a précisé Ousseni Ben Issa, quelque 120 000 personnes. Le député sortant a rappelé que le Rassemblement national s’était opposé à cette disposition lorsque le ministre de l’Intérieur l’avait annoncée en février dernier. Le sénateur Thani n’a pas manqué de rappeler que le Rassemblement national se servait de Mayotte pour se donner une bonne figure en métropole.

Un message déjà largement éprouvé dans la campagne du premier tour, alors pourquoi fonctionnerait-il mieux dimanche prochain ? Comme l’a affirmé Mansour Kamardine : « Parce que nous sommes tous là pour le marteler. » C’est donc un front républicain que propose Mansour Kamardine autour de sa candidature, rappelant que s’il est élu, il s’inscrira dans un centre droit et gauche incluant le parti présidentiel. Mansour Kamardine est aussi revenu sur l’investiture du Rassemblement national qui lui aurait été proposée dans le cadre des accords avec Éric Ciotti et qu’il aurait refusée, conformément à son engagement de toujours dans la mouvance de Jacques Chirac.

Alors, la question cruciale est la suivante : comment motiver les électeurs pour le second tour dans les bastions de voix traditionnelles de la circonscription qui ont fait défaut à Mansour Kamardine au premier tour ? Les arguments mis en avant sont-ils les bons ? La perspective d’un front républicain est-elle de nature à ramener chez les LR les voix qui se sont portées au premier tour sur Anchya Bamana ? Les électeurs ont-ils encore peur du Rassemblement national ? Les relais politiques locaux vont-ils s’impliquer dans cette campagne ? Les quelques jours de campagne intense permettront-ils au député sortant de rattraper le retard ? Réponse le 7 juillet prochain.

Anne Constance Onghéna

A lire dans France Mayotte Matin du 3 juillet 2024

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