Nicolas Sarkozy PDG d’une compagnie issue de la fusion entre Corsair et Air Austral ? C’est ce dont s’inquiète la presse réunionnaise après sa nomination comme conseiller de la compagnie Corsair. Pour Mayotte, ce projet de fusion n’est pas forcément une bonne nouvelle. Depuis sa défaite en 2012, Nicolas Sarkozy multiplie les missions auprès de grandes entreprises. C’est dans cet esprit qu’il vient de devenir président du conseil consultatif de Corsair, une instance dont on sait peu de choses. Seule certitude, la compagnie aérienne est dirigée par son ami, Pascal de Izaguirre.
En parallèle, l’ancien Président de la République est devenu consultant au sein du comité de direction de Marietton. Pas vraiment un hasard puisque ce groupe aurait été au coeur du récent rachat de Corsair par des capitaux antillais. À La Réunion, cet engagement de Nicolas Sarkozy dans le domaine de l’aérien inquiète. Nos confrères de zinfos974 mettent en avant la rumeur selon laquelle l’ancien chef de l’État pourrait appeler à voter Emmanuel Macron à l’issue du premier tour si le président sortant est qualifié. Et le média réunionnais de se demander : « Est-ce que Air Austral n’est pas tout simplement une des contreparties demandées par Nicolas Sarkozy en échange de son soutien ? Et comment résister dans ce cas-là à l’amicale pression de l’Elysée et de Matignon, sachant que les caisses sont vides et que la Région n’a pas les moyens de les renflouer ? ».
Et Mayotte dans tout ça ?
Des questions qui trouvent leur légitimité dans le fait que, pour sauver Air Austral de la faillite, différents ministres ont assuré qu’ils préfèreraient la solution Corsair même si toutes les autres options sont encore sur la table. Une position encore soutenue par le Premier Ministre la semaine dernière devant la présidente de la région Réunion lors de la signature des accords de Matignon. Huguette Bello pousse de son côté pour la solution des investisseurs locaux et appelle à un « patriotisme économique » pour sauver la compagnie.
Aujourd’hui, un conseil d’administration de la SEMATRA est prévu et nul doute que l’avenir d’Air Austral sera à l’ordre du jour. À Mayotte, cette fusion créerait à nouveau une situation de monopole sur la ligne Mayotte-Paris.
Pas vraiment de quoi favoriser une baisse du prix du billet. Le tout alors même que lors de sa venue à Mayotte, le président Emmanuel Macron avait promis une baisse des tarifs des billets, avec l’arrivée de nouvelles compagnies.