La situation au Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) pour les médecins ne s’améliore pas. En effet, un préavis de grève avait été déposé il y a quelques semaines par le Syndicat des praticiens hospitaliers de Mayotte, considérant qu’une partie de leur rémunération avait été supprimée brusquement et qu’ils étaient pénalisées. Les TTA, les temps de travail additionnels, avaient été déclarés par la DGFIP non réglementaires, ils ne seraient donc plus payée, la décision avait été brutale et sans information préalable mettant devant le fait accompli les professionnels. Ils ne se considèrent pas responsables de cet aspect réglementaire et se trouvent aujourd’hui lésés et amputés d’une partie de leur salaire de manière injuste.
De plus, les médecins souhaitaient que des mesures d’attractivité fortes soient mises en œuvre afin d’attirer plus de praticiens hospitaliers sur le territoire afin de régler le problème de prise en charge des patients à l’hôpital. Pour mémoire, les seules urgences reçoivent 50 000 patients par an. Les praticiens hospitaliers sont ces médecins qui s’inscrivent sur le long terme à Mayotte et qui sont indispensables pour faire « tourner l’hôpital ». Une réunion en visioconférence était prévue cet après-midi avec le ministère de la santé, mais celle-ci n’a pas conduit aux avancées escomptées. Les médecins souhaitent en effet, parmi les différentes mesures d’attractivité, qu’une indemnité puisse être mise en place pour les médecins et que celle-ci soit défiscalisée. Le ministre Valletoux lui-même avait parlé de cette possibilité lorsqu’il était venu à Mayotte il y a quelques semaines. Les médecins estiment que les choses ne vont pas assez vite, que les décisions ne se prennent pas assez rapidement et que la visioconférence de cet après-midi a donné l’impression que ces mesures pourraient ne pas être prises.
Ils souhaitent, par leur mouvement de grève, pousser à une prise de décisions plus rapide. Le syndicat des praticiens hospitaliers de Mayotte souhaite également une implication plus forte des élus sur les questions de santé dans le département.
De son côté, le président de la CME, le docteur Pelourdeau, souligne les efforts entrepris par la direction de l’hôpital pour trouver une solution à court terme pour la rémunération des temps de travail additionnels, une solution qui semble en passe d’être trouvée. Les problèmes sont donc profonds et nécessitent un portage politique aux côtés des professionnels de santé.
Plus d’informations dans la prochaine édition de France Mayotte Matin