18h44
Au lendemain de la décision du Tribunal Correctionnel de Mamoudzou de relaxer deux braconniers de tortues formellement identifiés, ayant reconnu leurs méfaits, ceci à cause d’un vice de procédure et d’importantes lacunes dans l’enquête, les associations Les Naturalistes, Mayotte Nature Environnement, Oulanga na Nyamba et le Conseil départemental de Mayotte font part de leur déception face à ce qui peut apparaître comme « un permis de braconner en toute impunité ».
Il y avait pourtant là l’opportunité d’une décision sévère et exemplaire.
Nous saluons le choix de la comparution immédiate, malgré les consignes de limitation des comparutions immédiates à des cas graves lors du confinement. La gravité du cas a été reconnue et le Procureur y a été sensible. Mais l’enquête a été traitée trop rapidement et pas assez rigoureusement avec les conséquences dommageables que l’on sait.
Une condamnation sur la détention et le transport d’espèce protégée aurait, en effet, été le minimum si quelques actes d’enquêtes simples avaient été effectués, comme d’entendre le témoignage des agents présents sur la barge…
Malgré l’échec de cette procédure, les forces de l’ordre sont mobilisées sur le braconnage des tortues et nous le saluons. Le travail en commun avec celles-ci doit être renforcé.
Nous nous félicitons enfin que le Parquet ait interjeté appel en espérant une condamnation pour transport et détention d’espèces protégées devant la Cour d’Appel.
Nous rappelons l’enjeu primordial consistant à remonter les filières pour retrouver les acheteurs et les consommateurs. Aussi nous demandons à ce que des enquêtes de longs cours soient conduites en ce sens.
A l’heure où la lutte pour la biodiversité est reconnue comme un objectif universel, nous espérons que cette mobilisation commune, qui n’a en l’espèce pas été couronnée de succès, serve à l’avenir à éviter que de tels cas ne restent impunis.