Le 29 décembre dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a officialisé la transformation du Centre Universitaire de Mayotte en établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP). La Première ministre, Élisabeth Borne, avait annoncé depuis notre île la création de l’« université de plein exercice » de Mayotte, répondant ainsi aux aspirations des élus locaux.
Cependant, dès la publication du décret au Journal officiel, une polémique a éclaté à Mayotte. Certains contestent le statut accordé, arguant qu’il ne correspond pas à celui d’une université de plein exercice. La question cruciale demeure : qu’implique réellement le statut d’une université de plein exercice ?
Il est intéressant de noter que, selon les observations, les instituts universitaires établis en France au cours des deux dernières décennies ont tous été créés en tant qu’EPSCP. C’est le cas de l’Université Paris Cité en 2022, de l’Université Paris Lumière en 2014 (transformée après deux ans d’existence sous un autre statut), et de l’Université Paris Est en 2020. Ainsi, le Centre Universitaire de Mayotte semble être régi par les mêmes textes régissant les récentes universités françaises.
La controverse soulève une interrogation fondamentale sur la signification réelle d’une « université de plein exercice ». Les spécificités de ce statut par rapport à celui d’un EPSCP doivent être clarifiées pour éteindre les critiques et assurer une compréhension commune. La communauté locale attend des éclaircissements sur la nature précise de cette transformation universitaire, histoire de faire taire la controverse avant qu’elle ne nuise à l’actuelle Université de Mayotte, ex-CUFR, dont la notoriété est déjà entachée par de nombreuses polémiques.