Les habitants de Mramadoudou en ont plus qu’assez et, comme rien ne bouge, ils ont décidé de tout bloquer pour que les forces de l’ordre s’intéressent enfin à leur situation. Que se passera-t-il s’ils n’obtiennent pas gain de cause ?
Depuis ce week-end, le village de Mramadoudou n’est plus en paix. Les habitants dénoncent à coups de barrages et de banderoles les activités d’un habitant du village qui serait en couple avec une ressortissante de Mramadoudou. L’homme aurait déjà été expulsé de Boueni pour des faits de proxénétisme et de trafic de drogue. Il s’est installé sur la parcelle familiale de sa nouvelle compagne en 2018 et a très vite recommencé les activités illicites, selon les habitants, de proxénétisme et de trafic de drogue. Sauf que la population n’en peut plus parce que les nuisances liées à la prostitution sont énormes, mais elles ne sont rien par rapport aux jeunes qui viennent acheter leur bangué auprès de cet homme avant de le fumer dans les parages et d’être ensuite complètement stone, caillassant les automobiles et dégradant les biens des riverains sur leur passage. Régulièrement, les forces de l’ordre sont appelées à la rescousse, les gendarmes arrivent et dispersent tout ce joli monde à grand coup de grenades lacrymogènes, et là encore la population est pénalisée par les fumées des gaz.
« Nous sommes fatigués. Moi, j’habite au niveau de la route principale et j’en ai marre, c’est moi qui prends tout à chaque fois. Ces jeunes vont prendre leur bangué là-bas, ils font n’importe quoi, ils nous cassent les voitures. Et lorsque la gendarmerie vient avec ses bombes lacrymogènes, c’est encore moi qui prends toutes les odeurs de gaz lacrymogène. Alors maintenant on dit ça suffit« , explique cet habitant la zone.
La population souhaite donc que l’intrus s’en aille, et comme la gendarmerie semble ne pas décider à l’arrêter, ils ont décidé de le chasser. Ils ont donc décidé de tout bloquer. Depuis hier matin, des barrages ont été érigés sur plusieurs points de la commune, un courrier de dénonciation a été écrit et signé par de nombreux habitants du quartier ; le courrier a été transmis au maire, au préfet et à la gendarmerie. Ils attendent maintenant une réponse ferme des services de l’État. Que se passera-t-il si rien ne bouge ? Les riverains ne s’en cachent pas, ils décaseront par eux-mêmes, la commune l’a déjà fait par le passé. Les barrages ont fait leur effet car les gens du Sud n’ont pas pu se rendre sur Mamoudzou, compliquant la vie économique et administrative. Ainsi, le tribunal a peiné à organiser les audiences hier matin car certains personnels et avocats manquaient à l’appel faute de dépasser les barrages.
Anne-Constance Onghéna
France Mayotte matin