
En 2024, Mayotte a connu une recrudescence inédite du paludisme importé, avec 119 cas déclarés, un chiffre record depuis 2010. Bien que l’île soit en phase d’élimination de la maladie depuis 2014 et qu’aucun cas autochtone n’ait été signalé depuis 2020, la proximité avec les Comores, où l’épidémie progresse, maintient une pression sanitaire importante. En effet, 82 % des cas recensés proviennent de l’archipel voisin.
Plasmodium falciparum, la forme la plus virulente du parasite, est responsable de 97 % des infections. Un tiers des patients a dû être hospitalisé, dont sept en réanimation, bien qu’aucun décès n’ait été signalé. La majorité des malades sont des adultes, avec un âge médian de 38 ans, et 80,6 % ont été traités avec le Riamet.
Depuis janvier 2025, 20 nouveaux cas ont déjà été enregistrés, dont 19 importés des Comores. Huit patients ont nécessité une hospitalisation, deux d’entre eux en réanimation. Cette tendance souligne l’impact des dynamiques épidémiologiques régionales sur la situation sanitaire de Mayotte.
Face à cette menace, la prévention reste cruciale pour éviter une reprise de la transmission locale. L’usage de moustiquaires imprégnées, de répulsifs et le port de vêtements longs sont des mesures essentielles. Une vigilance accrue et une coopération régionale renforcée sont nécessaires pour freiner la progression du paludisme, alors que l’immigration clandestine continue d’influencer la situation sanitaire de l’île.