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Jeudi dernier, lors de sa déclaration à l’issue de la rencontre avec la délégation d’élus du département, le premier ministre Edouard Philippe avait affirmé « que des amendements répondant à la situation spécifique de Mayotte sont examinés dans le cadre du projet de loi sur une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif ». Il avait poursuivi en annonçant que le gouvernement soutiendrait les amendements allant dans le sens de la lutte contre l’immigration.
Mansour Kamardine a ainsi déposé un certain nombre d’amendements qui ont néanmoins été rejeté par l’assemblée nationale. De quoi faire réagir le député qui n’hésite pas à parler de trahison, puisque selon lui, « les espoirs suscités à Mayotte par des déclarations du Président de la République et du Premier Ministre ont été de nouveau trahis par la duplicité et le sectarisme du « nouveau monde » ».
Il ajoute par ailleurs: « Les déclarations du Président de la République, du Premier Ministre et de la Ministre des Outre-mer avaient suscitées un réel espoir, à Mayotte, que la loi asile immigration serait améliorée pour se doter d’outils juridiques efficaces de lutte contre l’immigration clandestine qui submerge, comme nulle part ailleurs, cette partie du territoire national.
En effet, les plus hautes autorités de l’Etat avaient affirmé publiquement qu’en ce qui concerne Mayotte et la Guyane, « il n’y aurait aucun tabou » pour trouver des solutions et que « tout serait sur la table ». Il n’en a rien été. Les amendements que j’ai présentés qui consistaient essentiellement dans la mise en œuvre du droit d’adaptation, d’expérimentation et de prendre des mesures temporaires d’aménagement du droit de la nationalité et du regroupement familial ont été examinés à travers un prisme strictement idéologique.
Pourtant, ces amendements étaient cosignés sur différents bancs, y compris pour certains par des députés de la majorité LREM et Modem. Au lieu de les examiner avec le souci de répondre par des solutions particulières à une situation singulière, la majorité parlementaire, appuyée par le ministre de l’intérieur, ont préféré condamner les français du 101eme département au désespoir, au risque d’entretenir la colère !
Le « nouveau monde » n’est que celui du retour au sectarisme. L’idéologie aura eu raison du pragmatisme. Mayotte aura de nouveau été sacrifié sur l’hôtel de la « bien pensance ». Le débat se poursuivra au Sénat. Nous ne lâcherons rien ! »