Le département de Mayotte a connu plus de 700 morts en 2020, selon les dernières statistiques de l’INSEE. Le Covid est en partie responsable de cette hausse.
617 197. C’est le nombre de personnes qui sont mortes en France et dans les départements d’Outre-mer sur cette année 2020. C’est 58 000 de plus qu’en 2019, ce qui représente une hausse de 12%. L’épidémie de Covid-19 qui a ravagé le monde entier y est bien sûr pour quelque chose, mais ce facteur est à pondérer avec un surmortalité de la grippe qui est beaucoup moins importante que lors des années précédentes. L’impact de la pandémie de coronavirus est particulièrement visible sur les graphiques. On peut clairement y voir que les périodes de printemps et d’automne sont plus meurtrières.
Ces deux laps de temps correspondent aux deux vagues de l’épidémie que la population française ait connu en 2020. Pour preuve, l’un des indices de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques compare la première vague printanière du Covid à la canicule de l’été 2003, particulièrement meurtrière en France, encore plus chez les seniors. La première vague du Covid-19 en 2020, si elle est moins létale que la canicule de 2003, s’installe néanmoins comme le deuxième pic le plus meurtrier de l’histoire de la France depuis 2003 ! Un triste record qui fait de 2020 une année qui restera « à oublier » pour beaucoup de monde.
Une hausse du nombre de morts à Mayotte en 2020
Sur l’île aux parfums, l’année 2020 a aussi fait des ravages. On dénombre 710 personnes décédées cette année à Mayotte. Avec deux pics prononcés en avril-mai, lors de cette même première vague du Covid-19, et en fin d’année, entre le 1er septembre et le 7 décembre, date à laquelle les statistiques de l’institut s’arrêtent. En comparaison, l’année dernière avait vu 590 décès sur l’île, et, en 2018, 540 personnes y étaient mortes.
La différence de 120 morts entre 2019 et cette année, pour un territoire aussi petit que Mayotte, est énorme, pour ne pas dire inhabituelle. Mais les circonstances pandémiques de cette année ne doivent pas alarmer sur cette hausse. Cette dernière devrait en effet être pondérée l’année prochaine. En espérant que le coronavirus ne mute pas indéfiniment pour continuer de décimer des millions de victimes à travers le monde.
La période s’étalant du 1er septembre au 7 décembre – le dernier segment de l’année – a été particulièrement fatale en France, mais aussi dans les Outre-mer. Pour rester centré sur Mayotte, cette période compte 13,5% plus de décès que sur le reste de l’année. Cette statistique affolante est sensiblement la même que dans les autres territoires d’Outre-mer, exceptée… La Réunion. Effectivement, l’île Bourbon connaît une baisse de 3,4% de sa mortalité sur la période susmentionnée, une exception dans les Outre-mer.
Il faut évidemment s’inquiéter de cette hausse de la mortalité. Mais prendre du recul cependant, en insistant sur le fait que Mayotte s’en sort beaucoup mieux que les départements métropolitains. En témoignent les mesures plus souples adoptées sur l’île au lagon. En espérant que ces dernières n’auront pas à être réadaptées.
Un article d’Axel Nodinot, à retrouver dans le France Mayotte Matin du mercredi 6 janvier 2021.