Le recteur de l’académie de Mayotte était présent hier pour l’ouverture officielle de la Classe Préparatoire aux Grandes écoles (CPGE) à Sada. Une opportunité pour les meilleurs bacheliers mahorais d’atteindre l’excellence tout en collant aux besoins du territoire.
Les filières d’excellence sont encore rares à Mayotte, mais leur ouverture ponctuelle vaut le coup de s’y pencher. Selon Gilles Halbout, l’ouverture de cette classe préparatoire aux grandes écoles de Sada permet « de donner aux bacheliers des possibilités de poursuivre leurs études à Mayotte, et notamment aux meilleurs bacheliers, la possibilité de rester. » Une filière destinée à «la crème de la crème », c’est à dire aux mentions bien et très bien du baccalauréat. En somme, trois objectifs mêlés selon le recteur, face à l’ouverture de telles filières : La poursuite locale des études donc ; mais aussi l’adéquation avec les besoins du territoire : « On le sait, Mayotte a besoin de cadres intermédiaires et de cadres supérieurs donc plus on formera localement sur place, plus on s’assurera déjà de leur bonne formation, et aussi de leur retour, de leur implication dans les entreprises locales ». Enfin, le troisième objectif s’avère plus politique, selon le chef de l’académie mahoraise. Il s’agit de « donner de la visibilité à nos établissements. On a des lycées d’excellence qui ont joué le jeu de la différentiation en ouvrant des formations professionnelles, générales et d’excellences un peu partout. Et aujourd’hui finalement, ouvrir une classe préparatoire (…) c’est donner de la visibilité à ce qu’on fait à Mayotte, montrer qu’on accueille tous les élèves et qu’on traite ceux qui ont des difficultés scolaires, et aussi qu’on permet aux meilleurs de pouvoir continuer. Et pour nous c’est important, c’est montrer un visage positif de nos lycées, de l’implication de nos équipes pédagogiques qui sont évidemment au niveau pour développer ces formations, et cela donne une belle visibilité et une attractivité à notre territoire ». Ils seront donc une quinzaine à pouvoir rejoindre les bancs de cette filière d’exception cette année, la qualité a été priorisée sur la quantité selon les mots du recteur. «On n’est pas allés jusqu’à la vingtaine pour le recrutement, on préfère en avoir une quinzaine qui sont au niveau et suivant les standards. Mais on progressera petit à petit, on fera certainement une vingtaine l’an prochain.» Une augmentation progressive tout en respectant le but premier : s’assurer qu’après deux ans, nos élèves mahorais puissent intégrer les meilleures écoles.
Mathieu JANVIER
Pour France Mayotte MATIN du Vendredi 27 août 2021