Le président du Conseil départemental Ben Issa Ousseni réagit aux propos du ministre Sébastien Lecornu (France Mayotte Matin) selon lequel « tant que le CD 976 ne change pas de vote, la Loi Mayotte » ou à ceux du sénateur Thani accusant le Département « d’avoir mis le projet à la poubelle ».
« L’Assemblée départementale que je préside a pris ses responsabilités en conscience et à l’unanimité en émettant un avis défavorable » spécifie le président qui indique « avoir tout de suite indiqué que son téléphone et son bureau étaient ouverts si le gouvernement souhaitait revoir sa copie sur la base d’une rediscussion ». Mais note Ben Issa Ousseni, « j’attends toujours un signe qui n’est jamais venu, on a même annoncé prématurément une visite » indique le président « ce qui aurait été une marque de considération. On parle désormais de possibles visites de campagne ce qui n’a rien à voir. Mayotte et sa population méritaient mieux qu’une loi rédigée à la va-vite, sur laquelle on nous disait : « faites-nous confiance, il manque beaucoup de choses, mais on enrichira dans le processus parlementaires ! Dois-je croire le sénateur Thani qui appelle d’ores et déjà la population mahoraise à voter Macron et qui nous explique donc combien ce projet est bon ! » déplore le président.
« L’urgence ne peut pas commander quand il s’agit des intérêts de la population »
Lequel ajoute : « je suis constructif, j’ai dit me refuser à tout jusqu’au boutisme, nous avons transmis en annexe à la délibération un tableau qui énumère clairement ce qui n’est pas dans le texte et qui devrait y figurer. Tout est sur la table pour qui se serait donné la peine de lire la contribution de mai 2021 dans laquelle figurait la position du Conseil départemental. J’ajoute avoir mis en place une concertation réelle dans des délais très courts. Mais non, l’urgence ne doit pas commander sur un sujet aussi important ! Le ministre devra assumer l’abandon du projet qu’il semble avoir admis. Ce n’était pas mon souhait. Seulement, dans tout processus politique, il y a quelque chose d’élémentaire qui s’appelle le dialogue. On ne peut pas discuter ou émettre un avis si la seule possibilité qui nous est offerte, c’est de donner un avis favorable ou favorable… Loin de toute polémique, soucieux avant tout de l’avis de la population de Mayotte, je ne laisserai pas dire que nous sommes responsables de l’abandon d’un texte qui méritait bien mieux » conclut le président !