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Le Syndicat National des Infirmières et Infirmiers Libéraux (SNIIL) section de Mayotte vient de se fendre d’une lettre ouverte à l’attention de Dominique SORAIN, Préfet de Mayotte et Délégué du gouvernement. Le syndicat pointe du doigts la fermeture du bureau des étrangers qui n’est pas sans conséquences pour de nombreux patients. L’intégralité du courrier est disponible ci-dessous:
« Le 9 février le Sniil 976 a rencontré M. Maury DG ARS-OI. A cette occasion, nous avons pointé les conséquences de dysfonctionnements (grève du personnel et fermeture) affectant l’un des services préfectoraux. En effet, le bureau des étrangers ne délivrait déjà plus de titre de séjour depuis plusieurs semaines.
Cette mesure impacte tout ressortissant étranger présent sur le territoire. Il est de notre devoir de professionnel de santé autant que de citoyen de vous rappeler qu’en prolongeant cette fermeture vous jetez dans la clandestinité nombre de personnes qui jusqu’à présent vivaient avec un titre de séjour délivré par les services de l’Etat. Certains même étaient des travailleurs voire des entrepreneurs.
Les employeurs ne peuvent plus garder dans leurs effectifs du personnel (sans titre de séjour) qu’ils ont bien souvent formé. La perte de leur droit de résider en France, de travailler en France, s’accompagne inévitablement de perte de la couverture sociale ; mutuelles inclus.
Nous : soignants à domicile, constatons quotidiennement les effets délétères de la prolongation de cette mesure. Ces hommes et ces femmes n’ont plus accès à la médecine de ville, aux médicaments, ne peuvent plus bénéficier de transports en ambulance, n’ont plus les moyens de bénéficier de soins ou de services d’aide à domicile. Ils s’en vont grossir la vague qui submerge chaque jour les urgences du CHM ou ses centres de consultation et de soins tel que Jacaranda.
Ceci est malheureusement plus criant encore chez les patients de tout âge pris en charge à 100% au regard de la pathologie chronique ou de la gravité de celle-ci ainsi que pour le suivi des grossesses.
Monsieur le Préfet, nous savons toute l’énergie et l’engagement que vous et votre équipe déployez depuis votre arrivée. Nous vous conjurons de vous attarder un instant sur le sort de ces personnes malades ou non. Le renouvellement de leurs titres de séjour les prive de droits fondamentaux dont ils jouissaient de plein droit au préalable.
Conscients de la nécessité de la continuité des soins, les infirmières et infirmiers libéraux de Mayotte continuent autant que faire se peut à suivre leurs patients même si leurs droits sont temporairement déchus ; ce sans aucune garantie de pouvoir un jour être rétribué pour cela.
Nous comptons sur votre humanisme républicain pour que cette situation cesse avant que les conséquences sanitaires ne se fassent plus durement ressentir.«