Mayotte est actuellement confrontée à une double crise, avec une pénurie d’eau sans précédent et une épidémie de gastro-entérite en cours. Cette situation alarmante expose la population à des risques sanitaires considérables.
L’épidémie de gastro-entérite sévit toujours à Mayotte. Après une période de déclin pendant deux semaines, le nombre de cas positifs de gastro-entérite aiguë (GEA) repart à la hausse à la semaine 39, avec un taux de positivité atteignant 74 %. Parmi les pathogènes identifiés, on retrouve principalement le Rotavirus, Eschirichia coli, et Shigella sp, qui sont les principales causes de gastro-entérite aiguë virale chez les enfants de moins de 5 ans. Les cas de gastro-entérite sévère ont conduit à 13 admissions en réanimation depuis le début de l’épidémie.
Les maladies hydriques, telles que la fièvre typhoïde et l’hépatite A, endémiques à Mayotte, pourraient également faire l’objet de flambées épidémiques en raison de la pénurie d’eau.
Les ventes d’anti-diarrhéiques et de solutés de réhydratation orale (SRO) dans les pharmacies sont à un niveau supérieur à la moyenne des années précédentes, atteignant un pic historique depuis le début de l’année. Plusieurs communes, dont M’tsangamouji, Tsingoni, Koungou, Mamoudzou, Dembeni, Bandrele et Bouéni, ont enregistré une proportion élevée de ventes de ces produits. Bien que le nombre de passages aux urgences pour GEA ait légèrement baissé, le taux d’activité reste nettement supérieur à celui des trois années précédentes pour la même période. La pénurie d’eau à Mayotte a exacerbé la situation épidémique. L’absence d’eau a entravé l’adoption des mesures d’hygiène de base, contribuant ainsi à l’intensification et à la prolongation de l’épidémie.