Suite à une alerte au blanchissement des coraux à la Réunion et aux îles Eparses, ainsi qu’aux remontées des randonneurs aquatiques, le Parc a lancé en urgence une tournée de vérification des coraux du lagon de Mayotte.
Un suivi tout autour de l’île
Le Parc naturel marin de Mayotte est allé sur le terrain pour vérifier des observations de blanchissement du corail que les usagers du lagon lui ont remontées. Au total, 17 stations de suivi ont été contrôlées (voir carte en annexe). Parmi elles, seules 2 stations ont révélé des forts taux de coraux blanchis. Bonne nouvelle : à ce stade, il n’y a pas spécialement d’alerte cette année dans notre lagon. Les seuls relevés qui montrent beaucoup de coraux blanchis concernent des récifs frangeants. Proches des côtes, ils sont soumis au déversement des rivières et des pluies dans des zones habitées ou exploitées par l’homme.
Un blanchissement, mais peu inquiétant
A ce stade, les récifs de Mayotte ne sont pas affectés de manière significative par le blanchissement. Le Parc réalisera tout de même des vérifications ponctuelles de l’état de santé des coraux dans les semaines qui viennent mais ne met pas en place son suivi de vigilance accrue. Habituellement les épisodes de blanchissement sont liés au réchauffement des eaux, notamment lors du phénomène saisonnier El Nino, dont la température est amplifiée par les changements globaux liés aux activités humaines. Mais cette fois-ci, la température de l’eau est dans les normes saisonnières. Ni les sondes du Parc, ni les satellites n’ont déclenché d’alerte au niveau régional ou mondial.
Cependant, les zones touchées indiquent que les facteurs de ce blanchissement proviennent de la partie terrestre de Mayotte. Cela peut être lié à plusieurs facteurs :
- les fortes pluies des trois dernières semaines qui ont modifié le taux de salinité du lagon suite à cet apport en eau douce,
- les grandes marées qui ont découvert les récifs côtiers à des heures de fort ensoleillement,
- ainsi que l’envasement, qui les prive de lumière, et les apports en polluants liés au ruissellement des eaux de pluie en ville mais aussi à la campagne, sur les pentes déboisées et défrichées.