Depuis l’incarcération de son président Tyler Biasini en juin dernier, les choses vont de mal en pis pour l’association Gueules d’amour qui a dû procéder à la fermeture de son refuge après de nombreuses attaques. Désormais, l’heure est à l’interrogation sur l’avenir de la structure.
« Aujourd’hui le refuge est complètement fermé, il n’y a plus du tout d’animaux pris en charge au refuge. Il a été encore une fois vandalisé la semaine dernière » nous confie Marie-Gabrielle Furion, ex-présidente par intérim de l’association. Heureusement avant la fermeture, les animaux toujours placés là-bas ont pu être sauvés, envoyés en métropole pour être adoptés par des associations. Même chose pour le matériel, lequel a pu être mis à l’abri. Depuis début juillet, le refuge est vide. Néanmoins depuis l’élection du nouveau bureau en juillet dernier, l’association continue de survivre. Pour l’heure, avec son refuge fermé, celle-ci se concentre sur une activité « extrêmement réduite ». Si les deux salariés ont dû être licenciés, les bénévoles restants continuent de « faire un peu de fourrière avec les chiots, les mettre à l’abri afin de les faire adopter en métropole » nous confie madame Furion. En ce moment, l’on parle d’environ 5 ou 6 chiots. Mais du refuge, il ne reste plus grand-chose : « à cette heure le refuge est inexploitable… » développe l’ex-présidente, et ce à moins que quelqu’un d’autre ne le reprenne « avec des moyens énormes ».
Beaucoup de questions donc pour cette institution mahoraise reconnue pour son investissement envers les animaux, mais plus largement pour sa participation certaine dans le maintien d’une certaine paix sociale : face à l’utilisation des chiens errants dans nombre d’actes délictueux, la limitation de leur nombre dans les zones urbaines se voit suivie d’un impact certain. Mais les bénévoles de l’association ne semblent pas résignés pour autant. Ces derniers feront le point dans les prochains jours : « Il faut qu’on reprenne les choses avec le petit groupe de bénévoles encore actif et voir comment ça peut évoluer » confie Marie-Gabrielle Furion.
La question reste entière. Comment relancer l’activité du refuge sans investis- sements ? Et surtout, comment assurer la sécurité et la pérennité de l’installation, lorsque l’on sait que le refuge est régulièrement pris pour cible tant les chiens sont prisés par les petits délinquants de l’île, que ce soit pour les utiliser afin d’intimider, ou simple- ment pour la manne bien connue localement que sont les combats de chiens… A rappeler que le refuge était attaqué presque 4 fois dans les 4 à 5 jours qui ont suivi l’incarcération de son ancien leader, Tyler Biasini.
Mathieu Janvier
Pour France Mayotte MATIN du Vendredi 27 août 2021