Théphane Narayanin devait être jugé aujourd’hui au tribunal judiciaire de Mamoudzou aux côtés de 4 autres prévenus pour des faits remontant à 2015. Les faits qui lui sont reprochés sont « association de malfaiteurs » dans le cadre de l’agression d’une avocate collaboratrice du cabinet de Sylvie Sevin. Responsabilité que l’homme d’affaires a toujours nié.
la difficulté c’est que certains des prévenus n’ont pas été cités à comparaitre. l’audience est donc repoussé au 29 février.
Pour mémoire, le 2 septembre 2015, une avocate du cabinet de Sylvie Sevin est agressée dans les couloirs de l’immeuble du cabinet par un groupe de 3 délinquants qui la tabassent, lui cassent le nez et lui occasionnent un stress post-traumatique intense. La jeune avocate ne doit l’arrêt des coups qu’à l’un de ses collègues, alerté par ses cris devant la porte du cabinet.
Les témoignages et les recoupements faits par les policiers ont permis d’interpeller 3 malfrats réunionnais qui seraient en lien avec Théphane Narayanin. Ils ont été immédiatement placés en garde à vue puis incarcérés ; ils ont fait un an de détention préventive à Majicavo. Pendant toute cette période, l’entourage de ce petit groupe a été mis sur écoute par les policiers. Il semblerait que les enquêteurs aient découvert des liens croisés entre Théphane Narayanin, le chef de la bande des malfrats, Giovanni Boudia, la famille de ce dernier, ainsi que l’avocat comorien Saïd Larifou. L’homme d’affaires a fourni d’autres explications pour justifier ces contacts qui n’ont rien à voir avec l’agression de l’avocate mais avec des projets d’installation à Mayotte.
L’objet du procès va être de démontrer les liens entre cette fine équipe. Le procureur cherchera à montrer que l’agression de l’avocate aurait dû être l’agression de Sylvie Sevin, puisqu’elle défendait les intérêts de Frédéric d’Achery sur le terrain de la carrière de Kangani, et que l’opération aurait été commanditée par Théphane Narayanin. Celui-ci aurait pu promettre une forte somme d’argent en échange du silence des 3 malfrats. À leur sortie de prison, il semble, selon Giovanni Boudia, qu’une somme aurait été remise, mais qu’elle était bien inférieure aux promesses faites. Il devra le démontrer au-delà des allégations, Théphane Narayanin évoquant quant à lui, un complot.
Une autre version s’oppose à celle-ci : l’avocate maître Butet aurait été tabassée par l’un de ses clients alors qu’elle était commise d’office, ce dernier n’étant pas satisfait des prestations de son avocate, il s’agit de l’un des 3 prévenus ayant déjà faits un an de détention préventive. Il aurait reconnu être sous l’emprise de la drogue. Si cette version s’avère être exacte Théphane Narayanin n’aurait rien à voir dans cette affaire.