Les annonces du Premier ministre dans le cadre du plan de relance « Mayotte Debout » marquent un pas important vers la reconnaissance des défis pour relever notre territoire. Toutefois, en tant qu’acteurs économiques de Mayotte, nous estimons que ces mesures doivent être clarifiées et renforcées pour répondre efficacement à l’urgence à laquelle notre département doit faire face.
« Pour que ces dispositifs atteignent pleinement leur objectif, nous recommandons des conditions précises et des élargissements de mesures qui correspondent à nos réalités de terrain. » expriment en total accord, les présidents des organisations économiques* du département 101 : CCI Mayotte, CMA, CPME, CAPEB, U2P et UMIH.
« Nous considérons les annonces de Matignon comme un bon début de travail vers une étape essentielle pour relever l’économie de l’archipel fragilisé par des crises successives antérieures et dévasté par le cyclone », commentent Bourahima Ali OUSSEN, président de la CPME et Madi FAHAR, président de la CMA.
« Nous sommes prêts et voulons contribuer à la construction d’un plan de relance ambitieux et opérationnel, sans ambiguïté, d’ici vendredi. » soulignent Charles-Henri MANDALLAZ, président de l’UMIH et Safi ALI, représentante de l’U2P.
Tout d’abord, concernant la mise en place « d’une zone franche exemptant toutes les entreprises pour une durée de 5 ans… », le collectif se dit soulagé par la promesse de cet outil essentiel à l’essor économique que le département mérite. Le regroupement demande que cette zone franche globale comprenne les cotisations sociales et les impositions courantes.
Elle doit aussi s’assortir de la prorogation du CICE avec un taux porté à 20 % et d’un crédit d’impôt sur investissement (réalisés) de 30 % comme celui alloué à la Corse.
La mesure envisagée de « dispositif exceptionnel d’activité partielle pour préserver les emplois… avec traitement des dossiers en urgence » demande à être entérinée dans le projet de loi d’urgence et prise en charge à 100 %.
A propos des « Aides financières d’urgence pour toutes les entreprises par compensation de la perte de chiffre d’affaires à hauteur de 20 % du chiffre d’affaires moyen (plafond de 20 000€). » Le fond d’urgence s’avère indispensable toutefois le plafond est irréaliste donc insatisfaisant.
« Mobilisation d’un prêt – catastrophe naturelle (CatNat) – et d’un fonds d’épargne dédié à la refondation de Mayotte… ». Nous saluons cette mesure pour la revitalisation des entreprises.
Elle doit cependant permettre de refinancer les PGE non amortis et que la période maximale d’amortissement soit portée à 10 ans avec différé inclus d’une année. Nous demandons également que l’Etat apporte sa garantie et préfinance le volet du Fonds européens relatifs aux dommages.
« L’Histoire jugera l’engagement du gouvernement à répondre aux attentes d’un territoire qui ne demande qu’à se relever. » souligne Marcel RINALDY, président du service développement économique de la CCI Mayotte. Nous souhaitons des jours meilleurs en 2025, à l’ensemble des mahorais, des habitants du territoire de Mayotte et de leurs proches.
*ORGANISATIONS ÉCONOMIQUES DU DÉPARTEMENT 101
U2P : Union des entreprises de proximité : Chambre de commerce et d’Industrie
CAPEB : Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment
UMIH : Union des métiers et des industries de l’hôtellerie
CPME : Confédération des petites et moyennes entreprises
CMA : Chambre de Métiers et de l’Artisanat
CCI : Chambre de Commerce et d’Industrie