C’est officiel, le mawlida shenge vient d’être inscrit à la liste du patrimoine culturel immatériel (PCI) national, faisant suite à un dossier soumis et présenté par le MuMA.
“C’est une vraie reconnaissance de ce travail de qualité” salue le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni, qui se dit “heureux de cette bonne nouvelle, qui s’inscrit dans la volonté portée par le Département de mettre en avant les pratiques vivantes dont la mémoire est essentielle”.
Le patrimoine culturel immatériel (PCI) est une catégorie de patrimoine issue de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel adoptée par l’UNESCO en 2003. Il s’agit du 1er élément du patrimoine de l’île de Mayotte à figurer dans la liste du PCI du ministère de la Culture, un fierté pour Mayotte entière et pour les pratiquants de cet art qui constitue une expression tout aussi culturelle, spirituelle qu’artistique, pour cette tradition qui joue une fonction autant symbolique qu’emblématique.
La vice-présidente en charge de la culture Zouhourya Mouayad Ben “se félicite de cette distinction importante pour Mayotte, salue le MUMA en charge de cette candidature et du dépôt de ce dossier”.
Transmises de bouche à oreille, ces traditions connaissent, selon le contexte et l’artiste, d’importantes variations (imitation, improvisation, création) et sont souvent fragiles note-t-elle, pour souligner l’importance de cette distinction.
Une réception sera programmée pour fêter cette distinction avec les équipes du musée et de la DGA population. D’autre part, le samedi du MuMA du mois du 26 novembre 2022 sera consacré à la célébration de cette inscription, en présence de professionnels et de praticiens du shenge.
Rappelons que le Mawlida shenge est une pratique sociale et spirituelle de tradition soufie. C’est un ensemble indissociable comprenant toute une organisation sociale, du chant, de la musique, de la danse pouvant aller jusqu’à la transe et qui combine différentes esthétiques tant chez les femmes et les hommes. De plus en plus de jeunes pratiquent désormais cette discipline jusqu’alors « reservée » à des gens plus âgés.