Après les présidentielles et les législatives, les présidents des départements et des régions s’étaient retrouvés à Fort-de-France en marge d’une réunion des RUP de l’Union européenne et avaient lancé ce qui est devenu l’appel de Fort- de-France.
L’appel de Fort de France a été compris et reçu comme un cri d’alerte vis-à-vis du président de la République appelant à une autre manière de gérer les départements d’outre-mer. Le but : laisser les territoires prendre en main les politiques publiques qu’ils souhaitent voir privilégier.
Au mois de septembre dernier, Emmanuel Macron avait reçu à l’Élysée pour un dîner, les élus signataires de cet appel de Fort-de-France pour leur expliquer qu’une nouvelle méthode de travail allait se mettre en place notamment pilotée directement par la Première ministre au travers d’un conseil interministériel des Outre-mer.
La première étape de cette méthodologie allait être de recenser les demandes, les besoins et les politiques publiques à mettre en œuvre dans les départements et territoires d’outre-mer.
Fort de ces annonces, le gouvernement a donc adressé un courrier aux élus mahorais pour leur demander de préparer cette liste de demandes et de besoins. Les élus du Conseil départemental et les élus locaux derrière l’association des maires se sont retrouvés cette semaine à la mairie de Mamoudzou pour peaufiner la liste des demandes. Celle-ci a été remise au préfet dans la foulée.
Selon Hélène Pollozec, la conseillère départementale de Mamoudzou, tous les élus se sont mis au travail indépendamment des considérations politiques, elle souligne que la question de la convergence des droits sociaux n’est pas une question de parti mais un besoin pour tous les mahorais. Parmi les principales demandes, on retrouve celles issues des travaux préparatoires de la loi Mayotte de début 2022 ainsi que des demandes nouvelles comme celle du maintien du Raid à Mayotte. Certaines demandes vont nécessiter le recours à une loi, d’autres pourront être mises en place beaucoup plus rapidement par décision ministérielle voire par décret.
Le préfet a reçu les élus pour prendre connaissance de ce document préparatoire au prochain CIOM, Conseil interministériel des Outre-mer. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, doit faire un certain nombre d’annonces à l’occasion de son déplacement de la fin du mois peut-être qu’il trouvera l’inspiration, si besoin, au sein de ce document de travail.
En attendant, n’est-on pas en train de faire du neuf avec du vieux ? Les constats sont archi-connus, archi-formulés et les traductions dans les faits peinent tout de même à être visibles.
Anne Constance Onghéna
France Mayotte matin