Après être allé passer un message mercredi aux abords du quai d’embarquement et de débarquement de la société de transport maritime, SGTM, les collectifs qui se présentent comme défenseurs des droits des mahorais, poursuivent leurs actions, ils ont fait fermer, jeudi, le dispensaire Jacaranda.
Le dispensaire Jacaranda est identifié par les collectifs, comme un établissement accueillant une population qui n’a pas de droits sociaux ouverts donc qui est, selon les collectifs, le plus souvent en situation irrégulière pour y prodiguer des soins.
Un simple passage le matin devant le dispensaire situé en face du CHM montre face à l’affluence que le nombre de personnes ayant besoin de soins est élevé sur le département. Réalité qui, une nouvelle fois, renvoie probablement à se questionner à la fois sur le recensement de l’Insee mais encore à s’interroger sur le bon usage ou pas fait des soins médicaux et des médicaments proposés. Plusieurs observateurs soulignent que l’hyper consommation de médicaments servirait à alimenter le fret à destination de l’île voisine.
En tout état de cause, les personnes représentants les collectifs de défense des intérêts des mahorais se sont rendus jeudi devant le dispensaire et l’on fait purement et simplement fermer. Le message est clair tant que les éloignements ne reprennent pas le dispensaire Jacaranda sera fermé comme l’ont souligné les instigateurs de l’opération « la fermeture de Jacaranda ne manquera pas aux mahorais, ils n’y vont pas » Moutouin, un des leaders des collectifs expliquait qu’il s’agissait de l’acte 2 après celui sur le fret et les échanges commerciaux.
Il annonce qu’il y aura un acte 3 puis 4 puis 5… et que progressivement tous les services destinés, selon les collectifs, « à la population comorienne seront touchés« . Safina Soula, la Présidente du collectif des citoyens de Mayotte précise « ils sont arrogants, nous sommes intelligents. »
Houmed, était arrivé à 4h00 du matin devant Jacaranda pour pouvoir espérer être vu dans la journée par l’un des médecins de la structure. La fermeture du dispensaire le laisse désemparé à l’extérieur, il explique attendre et voir ce qui va se passer mais il a bon espoir que le dispensaire rouvre et qu’il accèdera aux soins dont il dit avoir besoin.
En conclusion, fermeture jusqu’à nouvel ordre de Jacaranda et si d’aventure le CHM et/ou l’ARS avaient tout de même envie de réouvrir l’infrastructure, les collectifs ont promis de revenir pour tout casser. À suivre.
Anne-Constance Onghéna
Article paru dans France Mayotte matin du Vendredi 5 mai 2023
