décembre 23, 2024

Top pub
Top pub

Le Capitaine Cham part à la retraite mais reste sur le front de la sécurité et du civisme

Ce 4 août 2021, la Direction Territoriale de la Police nationale de Mayotte a rendu sa liberté au Capitaine de Police à l’échelon exceptionnel Chaharoumani CHAMASSI.

“Entré dans notre belle maison « POLICE », le 29 juin 1992, en qualité d’inspecteur de police, il était nommé Lieutenant de Police le 01 septembre 1995 et promu Capitaine de police en 2010. Ayant exercé la majeure partie de sa carrière au sein de la Sécurité Publique, au Commissariat de police de Mamoudzou, il était nommé chargé de mission en 2016 auprès de la Préfecture de Mayotte. A 57 ans, après presque 30 ans de postes et de missions diverses au bénéfice de la population, connu et reconnu, Chaharoumani CHAMASSI va pouvoir profiter de cette nouvelle vie qui s’ouvre à lui” indique la police nationale.

A l’occasion de ce départ qui suscite l’émotion, , Laurent SIMONIN, Commissaire Général, Directeur Départemental de la Police Nationale, lui a souhaité une belle et heureuse retraite et lui a remis la médaille de la DTPN, structure que cet officier de police a vu naître sur le territoire.

“Ne doutons pas que cette nouvelle vie de retraité soit tout aussi engagée au bénéfice de la population de Mayotte !” indique la direction de la police.

Et elle ne se trompe pas, d’ailleurs le célèbre Capitaine Cham ne part sans laisser un mot reproduit ci-dessous.

 

 

 

“Mesdames et messieurs, l’heure de quitter notre institution est venu pour moi. À l’occasion de mon départ à la retraite, il est important pour moi de vous exprimer ma reconnaissance et mon estime.

Faire ses adieux ou dire au revoir à ses collègues, ses amis(e) avec qui on a partagé des beaux moments et à ceux qui vous ont toujours soutenu est un exercice émotionnel qui me remplit de sentiment fait d’une grande sincérité.

La vieillesse n’est pas encore au rendez-vous et j’espère avoir encore des beaux jours devant moi pour vivre de nouvelles aventures fort de l’expérience que j’ai acquise sur le terrain avec mes collègues et nos concitoyens ( expériences professionnelles et expérience personnelle) pendant plus de 29 ans.

J’ai eu l’opportunité d’avoir exercé un métier que j’ai toujours adoré.

À l’aéroport de Pamandzi, au commissariat de police à Mamoudzou, au commissariat de police annexe à Dzaoudzi,à l’aéroport de Orly à Paris, en C.R.S numéro 3 en métropole (intervention quartiers Grigny, Grande Borne, Tarteurer etc et maintien de l’ordre), en sécurité publique à Melun dans le 77, en judiciaire à Versaille, et au cabinet du préfet à Mayotte.

J’ai également eu l’opportunité d’exercer en tant que adjoint au chef de brigade à l’aéroport de Pamandzi, adjoint au chef de service de l’UPJA unité de police judiciaire et administrative, Adjoint au commandant des unités de voie publique, Chef adjoint au commandant de la CRS 3, chef de groupe à l’aéroport de Orly, chef adjoint au commandant à Melun, adjoint au chef de groupe à Versailles, chef de la première cellule d’identité judiciaire du commissariat à Mayotte, chef de la brigade de voie publique(BVP)chef du bureau d’ordre et d’Emploi(BOE), responsable de la première Brigade Anti Criminalité (BAC) de Mayotte, chef de la Brigade d’intervention BI ( maintien de l’ordre),

Chef du commissariat de police annexe et officier chargé de la communication de la police nationale à Mayotte .

Depuis 2016 nommé chargé de mission au cabinet du préfet à Mayotte en charge de la coordination et planification de la sécurité intérieure et prévention de la délinquance.

Après une forte sélection à la sortie de l’Ecole Nationale Supérieure des Officiers de police pour la participation au défilé du 14 juillet 2007 à paris. J’ai pu défilé avec mon épée de commandement dont la devise inscrite sur mon épée à ma demande a été :

WA MASSIWA NARIKÉ HASHIRI NARIVEDZANÉ . Je suis encore ému en me disant ma petite personne l’a fait aussi or sur 300 élèves officiers il n’en fallait que 72 pour le défilé.

En parallèle de ma fonction je suis resté délégué départemental du syndicat synergie officiers et président de l’association 2 mains pour les enfants, responsables de l’école du civisme Frédéric D’ACHERY.

Je pars en étant en accord avec moi même. Je vous remercie chacun,chacune pour ce que vous m’avez apporté. Je me sens fort quand je sais que j’ai des hommes et des femmes pas loin de moi qui sont prêtent à me donner des bons conseils et leurs soutiens.

J’ai de merveilleux souvenir professionnel et personnel avec chacun de vous. Je ne peux pas tous vous citer.

La vie professionnelle n’est pas un long fleuve tranquille surtout en exerçant au sein de la police .

Bien sûr j’ai eu des tessons de bouteilles, des épines et des peaux de bananes sur mon parcours émanant de ceux qui ne veulent pas qu’on progresse, mais je prends les choses avec philosophie . Je ne suis pas malheureusement le premier victime ni le dernier. Je me disais toujours : dans un tout il y a un peu de tout . Donc dans n’importe quelle communauté on a des gens bien, des gens excellent, des moins bien et malheureusement des jaloux, des gens avec des complexes de se supériorité ou d’infériorité et des C….. Ainsi va la vie.

Choukrane par le kounfayakoun d’Allah j’ai pu échapper à cette première étape. J’ai jamais été sanctionné par ma hiérarchie . Je m’en sors pour ma retraite qu’avec des bonnes appréciations et des bonne notes au sein de la police et du cabinet du préfet.

Les tensions, incompréhensions et les conflits font partie de notre quotidien cependant malgré les tensions naturellement liées aux enjeux de bien vouloir faire et au stress professionnel, il me reste surtout l’image d’une police unie pour la protection des biens et des personnes, solidaires et altruistes.

Je m’en vais le cœur apaisé et fier de cette expérience partagée même s’il reste beaucoup à faire pour satisfaire nos concitoyens.

Si je devais résumer mon émotion en quelques phrases, je dirais:

J’ai été très heureux avec vous tous dans mon travail.

J’ai adoré mon métier qui m’a motivé jusqu’au bout.

J’ai travaillé en me faisant plaisir.

Je pars en étant en accord avec moi même.

Je remercie chacun, chacune pour ce que vous m’avez apporté.

Si j’avais un seul conseil à vous donner ce serait de bien veiller à concilier vos vies personnelles et professionnelles.

Le vrai bonheur réside dans l’équilibre des choses.

Je remercie chacun de vous mais en particulier à ma mère Fatima MALIKI (mon bouclier invisible par ses prières et précieux conseils), nos familles, mon épouse zoulfati, mes enfants Charmzoul, Charmane, Chaer, Chaymalailah, Chaera , surtout plus particulièrement à mon ancien patron de la police l’honorable monsieur Jean Alain GENCE (homme digne de ce nom et juste) et à mes amis (e) pour leurs soutiens et conseils.

Je reste à la disposition de tous ceux qui souhaitent partager mon humble expérience (association, institution citoyen)…

WA MASSIWA

NARIKÉ HASHIRI NARIVEDZANÉ

(Les îliens soyons vigilants et on doit s’aimer)”

 

Le capitaine Cham restera réserviste de la police nationale et continuera à œuvrer dans l’école du civisme. Ce n’est donc qu’un au revoir et certainement pas un adieu.

 

Articles associés