novembre 15, 2024

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L’association des parents d’élèves de Ouangani écrit une lettre ouverte au Ministre de l’éducation nationale

15h00:

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L’association des parents d’élèves de Ouangani profite de la présence du ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer pour l’alerter sur la situation dans les écoles de la commune. Dans une lettre ouverte, les parents dénoncent des conditions d’accueil indignes de la République française. Voici l’intégralité de leur diatribe :

« Depuis plus de 4 ans, nous écrivons au ministère de l’éducation nationale pour que les conditions d’accueil de nos enfants s’améliorent, mais il n’y a aucun changement sur le terrain. Pire, les conditions ne font que se dégrader : Mayotte vient de passer le cap des 100 000 élèves avec des moyens financiers, humains, matériels en insuffisance chronique. Nous vous rappelons que les problèmes dans nos écoles ne sont toujours pas réglés :

  1. Les conditions de scolarité

    1- 40 % des enfants qui entrent en sixième ne maitrisent pas les fondamentaux (ni à l’écrit ni en lecture). Les enfants allophones, arrivant tous les jours, ne sont pas assez pris en charge dans le 1er degré.

          2- Les nouveaux rythmes scolaires ont été mis en place sans moyens, en tout cas ces moyens ne sont visibles dans nos
écoles :

             a/ Pas de réfectoire pour nos enfants des écoles maternelles / élémentaires.

             b/ Pas d’activités périscolaires

             c/ Pas assez de salles de classes pour scolariser correctement nos enfants. Celles qui existent ne sont pas habilitées                    à recevoir des élèves : car ces écoles n’ont pas l’avis favorable de la commission de sécurité.

             d/ Les matériels collectifs sont rares dans les écoles, surtout à Ouangani

             e/ Nos enfants n’ont pas la chance de toucher un ordinateur dans ces écoles primaires. Ils passent au collège avec                      un handicap dans ce domaine.

              f/ La mairie de Ouangani a reçu 75 000 euros à cet effet depuis 2009,  mais malgré nos sollicitations ce matériels                     informatiques est invisible.

Le 8 septembre 2017,  au vice-rectorat et la mairie de Ouangani s’étaient engagés à « effectuer une série de travaux….pour la mise en place de la restauration » et « cela en 4 mois ». Et en cette rentrée 2018-2019, monsieur le Ministre nous attendons toujours les aménagements à la hauteur des enjeux, et sortir de cette situation d’échec programmé de nos enfants.

         2- Les classes à 12 élèves

Durant l’année 2017-2018,  les classes de CP devaient bénéficier de cette réforme des 12 élèves par classe, pour que cette année 2018-2019 nos enfants de CE1 puissent aussi en bénéficier. Monsieur le Ministre, il en est rien sur le territoire de Mayotte, par manque de salles et d’enseignants. A Mayotte, vos services sont toujours en train de bricoler pour les classes de CP.

Alors que dès l’élection du Président E. Macron, nous l’avons déjà alerté sur cette problématique de l’insuffisance des salles de classes. Quel est votre plan pour que cette réforme soit applicable dans son intégralité à Mayotte ?

        3- Les fonds de soutien / d’amorçage

La commune de Ouangani a perçu plus de 500 000 euros en 4 ans pour mettre en place correctement les nouveaux rythmes scolaires. Aujourd’hui, nous constatons que les conditions d’accueil sont toujours aussi médiocres :

  • 2017-2018: 106 070 euros
  • 2016-2017: 106 920 euros
  • 2015-2016: 177 660 euros
  • 2014-2015: 170 640 euros

Monsieur le Ministre, que font vos services en matière de contrôle, pour qu’on sorte de cet état d’immobilisme total ?! En sachant bien, que toutes les communes de Mayotte (sauf Sada) ont été dotées pour que les conditions d’accueil s’améliorent.

Monsieur le Ministre, nous vous demandons de garantir l’égalité des chances à nos enfants, en mettant en place les moyens nécessaires pour leur réussite. Nous vous demandons juste de faire votre travail correctement, et que l’Ecole réponde à ses missions.  

Vous ne pouvez pas ignorer les enjeux qui reposent dans le système éducatif mahorais,  en restant silencieux, et inactif vous continuez à écraser l’Education à Mayotte. Le temps est venu, monsieur le Ministre, d’agir !« 

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