Mayotte est dans une situation critique, c’est le gouvernement qui l’affirme. « La situation à Mayotte est extraordinairement préoccupante » a ainsi jugé, mardi, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, à l’Assemblée Nationale.
Mayotte connaît depuis plusieurs semaines une flambée de violences, ce qui a alerté la députée Ramlati Ali qui a donc profité de questions ouvertes au gouvernement pour l’interpeller, en mettant l’accent sur la colère de la population contre les immigrés clandestins. Le ministre des Outre-mer a souligné que la situation à Mayotte « malheureusement ne date pas d’hier ».
Il a également appelé à mettre en oeuvre « des solutions en regardant les choses en face et en en parlant sans tabou », évoquant notamment le « défi » de « l’immigration clandestine ».
Pour rappel, la semaine dernière, des affrontements ont impliqué deux cents personnes entre bandes rivales des deux localités, Combani et Miréréni, et ont conduit le maire de Tsingoni à fermer écoles et collèges pendant plusieurs jours.
Sur le plan de l’immigration, le plan Shikandra lancé en août 2019, « a produit des résultats significatifs en 2019 » a précisé le ministre, mais « malheureusement il a été gêné par le confinement et la crise Covid » a-t-il ajouté.
Le préfet de Mayotte avait indiqué, fin août, que depuis le début du confinement, le 16 mars, les étrangers en situation irrégulière ne pouvaient plus être reconduits dans leur pays, soit 13.000 personnes concernées « qui se livrent à des luttes territoriales, qui donnent lieu à une délinquance d’appropriation, parce qu’il faut bien qu’elles vivent » avait expliqué le représentant de l’État.
En 2019, le plan Shikandra avait dépassé son objectif de 25.000 reconduites à la frontière. Ce plan « doit de nouveau remonter en puissance, en lien avec les forces armées, déployées dans le cadre de l’action de l’État en mer » a insisté Sébastien Lecornu.
« Il nous faut parler vrai avec les Comores, avec une initiative diplomatique forte désormais, pour avoir des résultats en matière de lutte contre l’immigration » a-t-il encore ajouté.
Il a aussi souligné « la montée en puissance régalienne » sur le territoire, avec « pratiquement plus de 1.200 militaires de la gendarmerie et policiers, soit 400 effectifs supplémentaires depuis 2015 ».
Le ministre a aussi indiqué alors que Mayotte approche de ses dix ans en tant que département, « nous devons dresser calmement, tranquillement, un premier bilan ».
De belles paroles en somme qui devront être suivies par des actes significatifs et forts…