novembre 05, 2024

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La prime embauche PME une mesure insuffisante pour Mayotte ?

Medef

07h00 : Le Medef s’est fendu d’un communiqué concernant cette « prime embauche PME » qui serait une mesure positive mais insuffisante pour Mayotte.

« Au nom de tous les entrepreneurs de Mayotte, le MEDEF se réjouit de l’extension à notre territoire du dispositif « Embauche PME », publiée au Journal Officiel le 14 août 2016. 

Cette nouvelle mesure d’aide à l’embauche instaurant une aide forfaitaire aux petites et moyennes entreprises de moins de 250 salariés établies à Mayotte, est évidemment un geste dans le bon sens. Toute mesure favorisant la création d’emplois sur notre territoire est positive et l’application de cette aide déjà existante en métropole bénéficiera aux entreprises mahoraises comme à leurs salariés.

Le MEDEF Mayotte émet toutefois des réserves sur son efficacité économique : cette prime est en effet limitée aux embauches rémunérées jusqu’à 1,3 fois le salaire minimum soit à Mayotte 1484,30€ net. 

A l’heure ou l’économie mahoraise a besoin de cadres de haut niveau, la prime « Embauche PME » risque  malheureusement d’accentuer un effet « trappe à bas salaires » et de ne favoriser que la création d’emplois peu qualifiés et peu rémunérés. Le développement de Mayotte nécessite aujourd’hui des salariés hautement qualifiés qu’une rémunération limitée à 1.3 Salaire Minimum n’attirera pas : ingénieurs, cadres commerciaux, managers, etc. 

Comment imaginer que ce dispositif permettra de développer le secteur des TIC alors qu’il exclue les jeunes diplômés qualifiés ? Comment imaginer qu’il aidera à l’émergence de services Recherche et Développement ? L’Etat sous l’impulsion de la FEDOM a augmenté dans les DOM le taux de crédit impôt recherche de 30 à 50 % et le taux de crédit impôt innovation de 20 à 40% mais de telles mesures impliquent d pouvoir embaucher des chercheurs et ingénieurs de haut niveau 

Le MEDEF Mayotte considère donc que ce dispositif devrait être étendu sur notre territoire aux salaires représentant jusqu’à 2.5 SMIC (seuil du dispositif  CICE) et non 1,3. On peut d’ailleurs au passage s’étonner du manque de cohérence des dispositifs actuellement mis en place par l’Etat : un jour 1,3 –  un autre 1,7 –  un autre 2,5… le salaire minimum.

Mayotte a aujourd’hui besoin de relancer son économie et son attractivité en favorisant les talents et en visant l’excellence. Pour cela, les mesures d’aide à l’embauche ne peuvent être limitées aux bas salaires comme l’est cette prime : le seuil de 2,5 SMIC est un minimum à viser pour que nos entreprises puissent embaucher des cadres de haut niveau.

Le MEDEF Mayotte rappelle aussi une de ses revendications en matière de droit du travail : la transposition à Mayotte de la législation sur l’intérim. Cette mesure serait créatrice d’emploi, réduirait la précarité des salariés (en réduisant notoirement les contrats de chantiers à l’origine de conflits sociaux durs dans le BTP mais qui servent de palliatif à l’absence de l’intérim) , réduirait le travail dissimulé, donnerait en résumé plus de souplesse aux entreprises et un vrai statut aux salariés en intérim.  Un statut que les salariés en intérim en métropole tiennent à conserver  refusant le plus souvent les offres de CDI moins avantageuses que l’intérim en termes de rémunération et d’avantages annexes. Ce sujet de l’intérim sera examiné par les partenaires sociaux le 20 septembre prochain à la DIECCTE dans le cadre des travaux de transposition du Code du Travail. Une opportunité de faire avancer ce dossier.

Le MEDEF Mayotte réitère enfin la demande qu’il porte depuis de longs mois : l’instauration de Mayotte en zone franche pour une durée de 10 ans. Notre territoire n’a aujourd’hui plus besoin de « mesurettes » : l’instauration de Mayotte en zone franche est désormais la seule capable de relancer l’attractivité du territoire et son développement économique. Pour un coût évalué à 50/60 millions par la FEDOM, soit une goutte d’eau dans le budget de l’Etat, les bénéfices pour l’île seraient gigantesques. En s’appliquant à toutes les entreprises, dans tous les secteurs, cette mesure représenterait un geste fort, geste que réclame depuis tant d’années les mahorais.

C’est l’annonce d’une telle mesure que le MEDEF Mayotte attend de la prochaine visite de la nouvelle Ministre de l’Outre-Mer. Il est grand temps que notre territoire atteigne l’égalité réelle économique et nous espérons que Madame Bareigts, qui a porté le récent projet de loi à ce sujet, engagera ainsi de manière claire sa volonté de porter cette égalité dans les faits. 

Mayotte, département le plus pauvre de la République, territoire le plus pauvre d’Europe, en a aujourd’hui désespérément besoin. »

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