novembre 04, 2024

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La présidente du Medef interpelle les ministres sur la question de l’insécurité

“L’insécurité étouffante à Mayotte”, tel est l’objet du courrier envoyé par Carla Baltus la présidente du Medef Mayotte aux ministres en visite officielle. Elle évoque bien évidemment l’insécurité, ôtant toute chance de développement économique à Mayotte. 

Elle réalise ainsi plusieurs constats ; le manque d’effectifs des forces de l’ordre, le manque de moyens techniques, ou bien encore des sanctions judiciaires qui ne sont selon elles pas toujours à la hauteur. Elle préconise ainsi le renforcement du travail d’intérêt général en guise de peine…

 

Le courrier est reproduit en intégralité ci-dessous…

 

 “Messieurs les Ministres,

  Il n’y a nul doute qu’en comparaison à l’ensemble du territoire de la République, les territoires d’Outre-mers sont les plus assujettis à la problématique de l’insécurité débordante et tout particulièrement Mayotte.

Dernier département français depuis 2011, date qui fait aussi référence à un mouvement social général bloquant toute l’île durant 44 jours, Mayotte n’a eu de cesse de subir des scènes quotidiennes de violences.

Cette situation paralysante, laisse la population totalement démunie face aux agressions dans les habitations, des routes barrées tous les soirs, des caillassages de véhicules et principalement les bus scolaires (plus de 80% de caillassages sur un réseau de 250 bus scolaires), des vols à répétition, des violences urbaines (la dernière date de ce mercredi 17 août 2022 suite à un contrôle de la PAF), des attaques de casernes des pompiers, et même d’ambulances et de l’hélicoptère sanitaire du CHM, des vols incessants dans les entreprises, l’incendie de la mairie de Koungou (deuxième commune la plus peuplée sur le territoire) et tant d’autres exemples qui pourraient être cités en masse. 

Le dossier de l’insécurité est porté par le MEDEF Mayotte depuis plusieurs années maintenant, avec toujours des exemples poignants et récents. Cependant, le constat demeure le même.

En effet, nous déplorons :

– Un manque de moyens humains et matériels criant des structures en charge de la sécurité comme la police et la gendarmerie.

– Des sanctions de la justice qui ne sont pas toujours à la hauteur des crimes perpétrés et l’absence de structures d’accueil des jeunes délinquants.

Il serait opportun, face à la montée terrifiante de la délinquance, de prioriser le travail d’intérêt général auprès des primo délinquants à peine appliqué. 

Au-delà des conséquences sur la vie quotidienne des habitants de Mayotte, ce climat d’insécurité impacte indéniablement l’économie du territoire :

– Surcoût pour la sécurité des biens et des personnes

– Exercice du droit de retrait à répétition par nos salariés 

– Fermetures subies par nos établissements provoquant des pertes sèches

– Baisse de la fréquentation des restaurants notamment le soir

– Fuite des investisseurs, fuites des cerveaux et manque d’attractivité des professionnels enseignants et médicaux notamment,

– Ternissement de l’image touristique de l’île aux parfums…

Mayotte a terriblement besoin de continuer à se développer grâce aux 2 milliards injectés depuis 2018, mais, sans sécurité des biens et des personnes, il est impossible de jouir ou d’apprécier ces évolutions.

En effet, à la nuit tombée, de 18 h 00 à 6h 00 du matin, l’île devient une île morte dans les mains des criminels, des délinquants, obligeant la population à s’enfermer dans leur maison tout en espérant ne pas être visitée. Nous n’avons aucune qualité de vie !

  Permettez-nous Messieurs les Ministres de poser la question suivante :  

Quelles premières pistes de solutions pourriez-vous nous apporter pour inverser cette situation ?

   Votre dernier passage signe d’espoir nous a laissés un sentiment amer que la situation empirait plutôt que s’améliorait.”

Madame Carla BALTUS

Présidente du MEDEF Mayotte

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