Une petite révolution devait se mettre en place partout en France et donc à Mayotte le 1eravril prochain, à savoir la fin des tickets de caisse. Mais le gouvernement en a décidé autrement en ordonnant un report de la mesure. Pour quelle raison ?
Il était prévu que le 1er avril 2023, les traditionnels tickets de caisse remis en magasin après des achats soient supprimés. Il s’agissait d’une mesure écologique visant à préserver l’environnement, le papier étant fabriqué avec des arbres mais aussi de nombreux procédés faisant intervenir la chimie lourde et d’autres très énergivores.
Il s’agissait donc d’une vraie bonne idée dont l’application vient cependant d’être suspendue. La raison en est simple, l’inflation galopante.
En effet, avec les hausses des prix à tous les niveaux, les consommateurs français veulent pouvoir vérifier ce qu’ils ont acheté et à quel prix et pour cela, le ticket de caisse est l’arme imparable.
C’est en tout l’explication fournie par le gouvernement qui reporte une nouvelle fois la mise en application du texte qui avait été voté dans le cadre de la loi antigaspillage adoptée en 2020.
A noter encore que c’est le deuxième report, le premier étant intervenu le 1er janvier dernier.
“C’est peut-être votre dernier ticket de caisse papier…” une tirade qui n’est donc toujours pas à l’ordre du jour…
Alors quel sera le bon moment pour appliquer cette mesure ?
Deux dates sont en cours d’arbitrage à Matignon, le 1er août ou le 1er septembre et lapréférence du gouvernement se porterait sur le 1er août soit en pleines vacances scolaires. Pourquoi pas en septembre ? C’est le moment des achats de rentrée et cela risquerait d’êtreperturbant. »
A cette date, le ministère de l’Économie estime que l’inflation aura reflué. Une vision sans doute optimiste.
En attendant, ce nouveau report va permettre aux commerçants, qui ne l’ont pas encore fait, de se mettre en conformité car tout le monde n’est pas encore prêt.
Ainsi, le gouvernement prévoit de laisser un certain laps de temps avant de commencer à sanctionner les commerçants, car si la mesure doit permettre d’économiser une bonne partie des 30 milliards de tickets imprimés chaque année en France, soit 25 millions d’arbres abattus et 18 milliards de litres d’eau dilapidés, les commerçants et le personnel sont encore loin d’être tous prêts. Notamment en termes d’affichage. La loi imposera en effet aux professionnels d’informer le consommateur qu’il doit demander son ticket.
Les problèmes d’organisation sont nombreux. Parmi eux, parfois, aux caisses automatiques des supermarchés, le ticket est demandé pour sortir. Ticket qui sera alors envoyé par mail. Encore faudra-t-il avoir une adresse et avoir envie de la livrer…
Enfin, dans une récente étude, une large majorité de Français (73 %) se disent favorables à la suppression tout en indiquant qu’ils continueront à demander le ticket papier, notamment pour des achats dans l’électroménager et dans l’alimentaire.
Bref, la mesure risque de prendre du temps à se mettre en place et à entrer dans les moeurs.
Samuel Boscher