Le mois sacré de ramadan doit débuter ce week-end à Mayotte. L’heure est aux derniers préparatifs pour ne manquer de rien le moment venu. Si côté nourriture, aucun manque n’est à déplorer, la course aux bouteilles de gaz se poursuit et inquiète.
Exceptées quelques tensions sur la farine qui est consommée dans des proportions très importantes durant le ramadan, les rayons des supermarchés sont pleins. Les étals des commerçants sur les marchés offrent également un large choix de fruits et de légumes. Bananes, oignons, manioc, tomates, fruit à pain, concombres, ananas… On retrouve actuellement tout ce qu’il faut pour préparer des repas de qualité. Les prix sont élevés, mais bien manger à Mayotte coûte cher, ce n’est pas nouveau. Durant le mois de ramadan, les fruits et les légumes sont fortement conseillés. Lors des foutaris, ils possèdent une place de choix dans les foyers qui peuvent se le permettre. Si côté nourriture, chacun devrait pouvoir être satisfait en fonction de ses moyens, une inquiétude persiste à quelques jours du début du mois sacré. En effet, le gaz manque encore dans les points de vente. Les bouteilles partent comme des petits pains et sont difficiles à trouver.
Sans gaz…
Aux abords des points de vente, cela fait des jours que les files d’attente ne désemplissent pas. Malgré l’approvisionnement régulier, les commerçants son dévalisés entre ceux qui veulent à tout prix faire des stocks et ceux qui viennent d’arriver en rupture. Pour l’heure, aucun rationnement n’est mis en place ce qui inquiète au plus haut point. Une femme rencontrée sur un point de vente n’a pas hésité à exprimer sa colère. « Comment peut-on manquer de gaz à Mayotte? C’est toujours pareil, il y a toujours des problèmes qui nous arrivent à nous les mahorais ». Un peu plus loin, un agriculteur partage cette colère. Car s’il est autosuffisant pour se nourrir, il a cruellement besoin de gaz pour faire cuire les aliments qu’il produit.
« Cela fait des jours que je vais partout pour trouver du gaz. Je passe ma journée sous le soleil et sur ma moto. Je cherche au moins une bouteille. », confie un autre habitant. Pour d’autre, c’est justement ces craintes de manquer qui poussent la population à emmagasiner les bouteilles et donc à créer une pénurie. Et l’agriculteur de conclure: « Si je ne trouve pas de gaz, j’utiliserai du bois sec pour faire du feu ». À ne surtout pas tenter dans son salon.