La réunion qui s’est tenue au ministère des Outre-mer autour de Jean-François Carenco, le ministre délégué aux outre-mer avec la délégation mahoraise qui comprenait 11 maires, les 4 parlementaires et des représentants du Conseil départemental a permis d’expliquer assez clairement le mécontentement sur la gestion de la relation avec l’Union des Comores.
La conseillère du cabinet de la ministre des Affaires étrangères présente à la réunion aurait passé un sale quart d’heure s’agissant de la relation entre la France et les Comores, les élus mahorais lui auraient expliqué de manière cinglante que le compte n’y était pas.
En effet, la lutte contre l’immigration clandestine menée au départ de l’Union des Comores ne permet pas aujourd’hui de limiter le nombre des kwassas. Les représentants des élus mahorais ont aussi expliqué que le silence assourdissant de Paris à chaque fois que le président Azali réclamait Mayotte comme étant sienne, représentait un déchirement face à un combat séculaire du 101ème département français.
Les prises de parole ponctuelles ici et là des uns et des autres laissant à penser que Mayotte pourrait ne plus être française à l’horizon de 30 ou 40 ans au regard de la dégradation de la situation constituaient là encore un problème.
Mansour Kamardine, sur le plateau de la Matinale de Kwezi a rappelé que la relation entre Mayotte et le ministère des Affaires étrangères depuis 1978 avait toujours été compliquée et que les différentes tentatives du ministère de « lâcher Mayotte » n’avait rien arrangé au fil des années.
Le ministre délégué aux outre-mer a expliqué que lors d’un conseil de défense le président de la République, Emmanuel Macron avait demandé à ce que le travail de surveillance du bras de mer soit enfin effectué, qu’il avait également demandé à Gérald Darmanin de prendre toutes les mesures pour que la lutte contre l’immigration clandestine soit enfin efficace. Jean-François Carenco aurait expliqué que le texte relatif à la loi sur l’immigration contiendrait un certain nombre de propositions qui selon les mots du ministre montre l’attachement du président de la République et du gouvernement de Mayotte à la France et que les mesures allaient encore plus loin que ce que nous pouvions imaginer.
Reste à savoir maintenant si cette page sera bien inscrite dans le texte sur la loi immigration qui devrait être débattue au Parlement avant la fin de l’année 2022. Il se pourrait aussi qu’un texte spécifique pour Mayotte soit proposé. En effet la majorité relative du gouvernement pousse les responsables de la macronie à mesurer les possibilités de créer des majorités en évitant de cristalliser les oppositions, en tenant compte de la NUPES qui ne veut pas entendre parler de mesures dérogatoires au droit de l’immigration et du Rassemblement national qui fait feu de tout bois des questions relatives à l’im- migration.
Passée cette décision stratégique, il serait surement plus efficace que les dispositions relatives à Mayotte soient intégrées dans le projet de loi immigration pour aller vite.
Mansour Kamardine a rappelé son attachement depuis de nombreuses années à ce qu’une base navale puisse être déployée à Mayotte, le niveau de sécurité du port permet d’accueillir ces navires de telle manière de disposer d’un bateau capable d’assurer la surveillance du bras de mer et peut-être aussi de donner des gages à TotalEnergies de la capacité de la France à protéger les intérêts économiques de l’entreprise dans le canal du Mozambique Mansour Kamardine a aussi précisé que selon lui pour que les Comores respectent Mayotte et changent de politique vis-à-vis de nous, il fallait que la France se montre capable de rendre étanche le bras de mer… A suivre.
Anne Constance Onghéna
France Mayotte matin