Le Bouclier Qualité Prix (BQP) est renouvelé depuis le mois de novembre, la rédaction de France Mayotte matin est retournée dans les principaux magasins des enseignes signataires de ce BQP pour voir comment les prix avaient évolué suite aux articles publiés en novembre et en décembre sur le sujet.
Alors que les autres départements d’outre-mer ont réussi avec leur BQP a réellement faire baisser les prix, force est de constater à Mayotte que ça n’est pas le cas ; par exemple le lait, qui est un produit de première nécessité du BQP, est globalement plus cher qu’au mois de novembre et décembre. Il est désormais à 1€05 chez Sodicash à Kawéni et au Douka bé de Kawéni. Au Somaco à Kawéni le prix reste inchangé 1€.
Les mabawas ont également augmenté de manière significative, le carton de 10 kilos se vendait entre 16,90€ et 33,95€ dans les 3 commerces en novembre et en décembre 2022. Il est vendu aujourd’hui à 23,50€ chez Somaco et à 34,95€ au Sodicash à Kawéni et au Douka bé de Kawéni.
La nouvelle est loin d’être bonne pour le consommateur. Il est permis de se demander aujourd’hui à quoi sert ce Bouclier Qualité Prix si les prix continuent d’augmenter ? Le principe même de ce dispositif est de garantir des prix fixes pour plusieurs mois sur les produits. Alors bien sûr peut être que les prix que la rédaction a regardé dans les boutiques ne sont pas ceux des produits appartenant au Bouclier Qualité Prix ; mais bien malin qui peut trouver dans les rayons les produits relevant de ce BQP ! Seul le Douka bé de Kawéni affiche une étiquette spécifique en face des dits produits. Le HD à Kawéni affiche sur la porte d’entrée un nouveau visuel « Oudinot du pouvoir d’achat » qui récapitule des prix et des produits. Pour les mères de famille ou toute personne qui fait ses courses dans les magasins, il est toujours aussi difficile d’identifier les produits concernés.
Une visite bien décevante qui démontre qu’il y a un réel problème car le Conseil départemental a annoncé réduire l’octroi de mer sur ces produits de première nécessité. Pourquoi certains d’entre eux augmentent ? La baisse de l’octroi de mer implique une baisse des ressources des collectivités, donc si la baisse n’est pas répercutée aux clients, à quoi bon.
Cette visite, désormais régulière est amenée à se renouveler, dans les boutiques commerçantes des enseignes signataires du BQP démontre qu’on est encore bien loin de l’effet escompté à savoir garantir aux familles de pouvoir se procurer les prix des produits de première nécessité à des tarifs les plus avantageux possibles.
Anne Constance Onghéna
Article paru dans France Mayotte Matin Vendredi 13 janvier 2023