13h58 : « La fin de la saison sèche correspond à nouveau à la multiplication des brûlis partout dans l’île, y compris dans les massifs forestiers. Le week-end précédent, des brûlis léchaient les flancs du Mont Mtsapéré et de la forêt de Majimbini. Ce week-end, plusieurs dizaines de brûlis ont été allumés, dont certains ont dégénéré en raison d’un vent fort, dans le sud de l’île.
Allumé vendredi dernier sur les pentes du massif forestier du Bénara, un incendie s’est poursuivi pendant deux jours, dans une région impossible d’accès pour les pompiers, à quelques dizaines de mètres du sommet. A Bouéni le centre de la presqu’île et les sommets ont été ravagés par un incendie. Dans tous ces exemples les brûlis transformés en incendie ont touché des zones à forte valeur patrimoniale. Dans les zones de culture traditionnelle les brûlis ne sont pas moins ravageurs. Ainsi à Jimawéni un brûlis mal maitrisé a ravagé des plantations de bananes et de cocotiers.
Il est plus que temps que les pouvoirs publics réagissent avant que l’ensemble de l’île soit évastée par des incendies qui ont fait perdre en moyenne 150 hectares de forêts par an au cours des dernières années. La pratique des brûlis a aussi des conséquences irréversibles sur le plan écologique et sanitaire. C’est ce que l’association des Naturalistes avait signalé au Préfet de Mayotte le 21 septembre dernier dans une lettre qu’elle rend publique aujourd’hui.
Pour les Naturalistes trois mesures doivent être prises pour enrayer cette pratique destructrice
du patrimoine naturel de l’île :
– Sensibiliser les exploitants agricoles aux conséquences graves des brûlis et préconiser
des solutions de substitution,
– Durcir la réglementation pour interdire toute action de brûlis,
– Renforcer les moyens de la police nature. Celle-ci ne doit pas être considérée moins importante que la police de la route ou la lutte contre l’immigration clandestine. »