À Mayotte, on assiste à une très forte augmentation du nombre de personnes infectées
par le VIH : 75 nouveaux patients en 2023, dont 25 % ont déclenché la maladie. Selon le Comité de Coordination de la lutte contre les infections sexuellement transmissibles, le nombre de patients suivis à l’hôpital a bondi de 57 % en 7 ans, et les nouveaux cas de plus de 61 %. Les femmes semblent les plus touchées, mais ce sont celles qui ont le plus recours au dépistage, notamment au moment des grossesses. Les rapports intimes non protégés, les partenaires divers, le coût des financiers des préservatifs dans un contexte de précarité sont autant de facteurs favorisant les infections au VIH. Parmi les personnes infectées par le VIH, une forte proportion renonce à se faire soigner, à l’image des femmes étrangères sans titre de séjour. Autre problématique, bénéficier de soins implique d’être affilié à la Sécurité sociale ou, à minima, de bénéficier de l’Aide médicale d’État, qui donne accès aux soins aux plus démunis. Des initiatives comme « Mayotte sans Sida et hépatites » de Narike M’sada, qui se déplace dans l’île à bord d’un camion, ont bien été mises en place pour améliorer le dépistage, mais seul l’accès au dépistage et aux soins pour tous, immigrés ou non, permettra de contenir le risque d’une épidémie susceptible de se généraliser, comme ce fut le cas avec la crise sanitaire de COVID-19, indique Moncef Mouhoudhoire, directeur de l’association Narike M’sada, partenaire de SIS Association – Sida Info Plus, qui rappelle également un principe fondamental de notre société : la solidarité.
