L’abolition de l’esclavage a été décrétée le 27 avril 1848 et a été prononcée officiellement le 20 décembre suivant à La Réunion par le commissaire de la République Sarda Garriga.
Pour ce qui est de Mayotte, l’esclavage y a été aboli par ordonnance royale du 9 décembre 1846. Sa promulgation sur l’île a été faite le 1er juillet 1847, mais c’est la date du 27 avril 1847 qui sera officiellement retenue. Il est ainsi permis de dire que Mayotte avait eu une longueur d’avance sur l’île Bourbon qui ne savait pas comment maintenir son économie sans l’esclavage.
Fait important, l’esclavage avait été supprimé à Mayotte mais il restait encore légal dans les trois autres îles de l’archipel qui n’étaient pas des possessions françaises. Juste pour la petite histoire de revendication de Mayotte dans le giron des Comores…
En attendant, pendant des années, la date du 27 avril n’a guère ému les autorités, ne les a pas ou peu mobilisés jusqu’à il y a quelques années, après la départementalisation de 2011 où les choses ont changé.
En effet, après les grands combats institutionnels remportés, l’île s’et un peu plus penchée sur son long passé, souvent difficile, pavé de sang et de misère. L’esclavage y fut alors un épisode sombre qui est aujourd’hui commémoré à travers le festival Fatma (Festival des Arts traditionnelle de Mayotte). Celui-ci entame sa 15ème programmation le jour dit avec une e xposition artisanale avec animation sur le parking du marché couvert de Mamoudzou (27 au vendredi 29 avril 23 de 9h00 à 18h00).
Le 27 avril toujours, une cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage avec dépôt d’une gerbe devant la stèle dans les jardins du Département par les autorités serasuivie d’une animation M’Biwi ( De 15h00 à 17h00).
Les festivités se poursuivront ensuite le vendredi de 15h00 à 18h00 avec du Chigoma sur le parking du marché couvert de Mamoudzou.
Enfin, samedi 29 avril de 14h00 à 18h00 se déroulera le carnaval de la MJC de M’gombani au parking du marché couvert.
Le carnaval n’est pas né que de la Comedia Del Arte, il est aussi né des fêtes découlant de l’abolition.
Le rendez-vous est donné et il attire chaque année de plus en plus de personnes. Il permet de découvrir l’art et la culture mahorais, mais aussi une frange de son histoire qui engage un devoir de mémoire.
Samuel Boscher