Le tribunal de Mamoudzou a jugé, vendredi dernier, une affaire de tirs de coups de feu par légitime défense. Le verdict et les arguments qui l’ont motivé ont été pour le moins étonnants !
Un homme d’une quarantaine d’années a été condamné à 30 mois de prison, dont 18 avec sursis probatoire, suite à un incident survenu le samedi 2 septembre. L’accusé, circulant en moto, a été violemment agressé par un groupe de voyous à Doujani, qui lui ont lancé une pierre, endommageant son casque. Craignant pour sa sécurité, il a sorti une arme à feu et blessé deux de ses agresseurs, après plusieurs coups de sommation.
Les antécédents judiciaires des deux agresseurs sont connus, l’un étant mineur et déjà condamné pour port d’armes et dégradation de biens publics, tandis que l’autre avait un casier judiciaire très chargé incluant des condamnations pour port d’armes, agression et dégradation de biens publics. Celui-ci était recherché par la police au moment des faits.
Le tribunal a rejeté la notion de « légitime défense », citant une distance de 60 mètres entre l’accusé et les agresseurs, considérant la riposte par balle comme excessive.
Ironie du sort, le prévenu, qui a été la victime d’agression, a été critiqué pour être sorti le soir par la procureure, qui lui a conseillé de ne pas sortir après 20 h pour éviter les agressions. Une recommandation qui a suscité la colère de la défense.
