Il convient de marcher sur des œufs dans cette affaire qui pourrait bien révéler un enlèvement ou bien un nouvel exemple de justice personnelle. Toujours est-il qu’une enquête a été ouverte…
En début de soirée aux alentours de 20h30 mardi à Miréréni commune de Tsingoni, une dame a été témoin d’une scène incroyable, celle d’un homme se faisant attacher les mains et jeter dans le coffre d’une voiture pat 4 individus qui ont embarqué dans le véhicule avant de disparaître.
Bien évidemment, elle a parlé de ce qu’elle a vu autour d’elle et la gendarmerie a été par la force des choses alertée. Une enquête a bien évidemment été ouverte et les militaires cherchent à savoir si les faits sont avérés ou pas et quelles sont les circonstances, les raisons de ce mystérieux enlèvement ? Le kidnappé est-il toujours vivant ou faut-il s’attendre à retrouver un corps ?
A ce titre, si des témoins disposent d’éléments sur cette affaire, ils doivent alors se rendre à la brigade de Sada.
Or, mardi soir encore mais cette fois à Nyambadao, des habitants ont amené à la gendarmerie 3 étrangers en situation irrégulière qu’ils soupçonnaient de vol de zébu.
Il y a donc un phénomène de plus en plus marqué d’exaspération de la population face aux actes de délinquance et les quartiers s’organisent désormais en milices, en groupements de riverains pour se faire justice eux-mêmes. A Nyambadao, les mis en cause ont été épargnés tandis qu’à Chiconi et Shoa pour mémoire, celui qui avait été accusé de violences avait tout simplement été tué et incinéré.
Il s’agit d’une inquiétante dérive de la société provoquée par des années d’insécurité et d’attentes sécuritaires non assouvies de la population qui ressort des carnets de souvenirs les méthodes qui étaient employées autrefois à Mayotte pour régler les problèmes dans les villages.
L’expression “aller nourrir les crabes de mangrove” avait encore cours au début des années 2000, elle pourrait malheureusement revenir à la mode…
Samuel Boscher