Les violences conjugales à Mayotte ne sont pas le résultat de faits isolés, l’homicide qui a coûté la vie à Nadine Séon doit rappeler que les violences faites sur les femmes sont nombreuses, ils peuvent parfois prendre des proportions très conséquentes, c’est la douloureuse expérience qu’aura fait cette femme de 35 ans à Tsoundzou 1. Une victime comme il en existe tant d’autres
Cette femme a 35 ans, vit à Tsoundzou 1, elle est en couple avec un homme de 40 ans. Leur relation dysfonctionne, il semblerait selon toute vraisemblance qu’ils se soient déjà séparés une première fois sur fond de violences conjugales. L’homme a déjà été condamné et écroué pour avoir battu sa femme. Une fois sa peine purgée, il est revenu auprès de celle qu’il avait battu mais qu’il disait aimer ; ils ont repris une relation commune. Certains diraient que le couple vivait une relation toxique entre amour et désamour.
La violence conjugale a très vite repris le dessus dans la vie de couple des deux amants qui ont décidé une nouvelle fois de se séparer. Selon les témoignages, la conjointe était très volontaire pour cette séparation que l’homme était contraint de subir.
Assez mécontent d’avoir été éconduit et voulant reconquérir le cœur de sa belle, dans la nuit de vendredi à samedi, il s’est présenté au domicile de son ex-conjointe absente, il aurait attendu, au fur et à mesure des heures qui se sont écoulées en attendant que la dame revienne chez elle, la tension serait montée chez l’individu, qui a cru bon au retour de son ex-compagne de la violer, drôle de manière de dire je t’aime ou encore de reconquérir le cœur de l’être aimé. En tout état de cause, aujourd’hui l’homme est de nouveau écroué à Majicavo dans l’attente de son procès.
Récidiviste, il semble peu probable qu’il échappe une nouvelle fois à la prison quand bien même, les faits qui lui sont reprochés sont gravissimes.
En marge de cette affaire, l’une des difficultés qui se pose sur notre territoire est la possibilité pour un ancien couple qui a eu à se déchirer autour de violences conjugales de vivre sans se croiser. L’étroitesse du territoire fait qu’il est parfois difficile de se soustraire de manière complète à la présence de l’autre. Les récidives sont donc encore plus facilitées par la configuration de notre département. Ces violences ne sont pas à sous-estimer, elles sont bien présentes sur le département et brisent de nombreuses vies.
Anne Constance Onghéna pour France Mayotte Matin