11h46 :
Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM)
Monsieur le Président
Mamoudzou, le 27 juillet 2016
Objet : candidature aux élections sénatoriales de septembre 2017
Monsieur le Président,
J’ai l’honneur de vous adresser la présente pour présenter ma candidature au scrutin sénatorial de septembre 2017. Vous trouverez en annexe tous les documents utiles et nécessaires exigés dans le règlement d’investiture.
Mais permettez-moi de saisir l’occasion pour vous exposer mes ambitions pour Mayotte si je suis élu Sénateur.
Comme chacun le sait j’aime Mayotte et je défends Mayotte et les mahorais tous les jours à travers ma profession d’Avocat et Bâtonnier en exercice. Tout le monde connait plus ou moins mes combats :
– Dans l’affaire ROUKIA pour avoir une justice équitable à Mayotte.
– Dans l’affaire dite de la tête de cochon pour défendre notre identité, combat qui m’a mené jusqu’au parlement européen.
– Dans la défense de hautes personnalités de Mayotte : un ancien président du Conseil départemental, un sénateur, un député, un Président d’un parti politique, des artistes, des Maires et des Mairies comme celle de Mstamboro.
Ainsi la défense est dans mon ADN et Mayotte est mon opium.
Je suis donc sur le plan professionnel Avocat depuis 2006 et Bâtonnier de Mayotte depuis 2015 après Mansour KAMARDINE et Thani MOHAMED. Je précise au besoin que le Bâtonnier est le chef des Avocats et je suis le plus jeune de France.
Je suis en outre membre de l’observatoire de l’immigration sur proposition de Monsieur le Préfet. C’est une entité regroupant tous les services de l’état, les parlementaires et les collectivités de Mayotte ainsi que des personnalités de la société civile pour réfléchir sur le problème migratoire et faire des propositions au Gouvernement.
Sur le plan politique, je suis conseiller municipal depuis 2014. Je ne suis malheureusement pas dans la majorité pour des raisons indépendantes de ma volonté mais connues par le parti.
En tout état de cause, je participe à la réflexion lors des conseils municipaux à travers mes observations et mes interventions dans un but de construction et non d’opposition ou de négation du travail accompli par l’équipe dirigée par Monsieur le Maire.
Ce qui m’anime surtout, comme tout un chacun qui fait de la politique sérieusement, c’est préserver les intérêts de la population et la protection de l’intérêt général. Ce qui m’importe est de faire avancer les choses sans parti pris ni contradiction stérile et inutile.
Cet état d’esprit a été pris en compte par le Maire de Mamoudzou en m’associant à la cellule de crise notamment au moment de la crise des délogements avant le ramadan.
Lors de ces évènements, j’ai pris de positions claires médiatiquement ou au sein de la cellule pour rappeler l’impérieuse nécessité de respecter et faire respecter les droits des mahorais de vivre sereinement, dans la sécurité sans craindre pour leur intégrité physique ou pour leur droit de propriété.
J’ai aussi mis en exergue les carences de l’état et sa responsabilité dans la situation sécuritaire de l’île et l’immigration massive dont elle souffre.
Je pense être suffisamment au fait des problématiques de Mayotte et j’aspire à les porter dans les instances nationales. Je veux incarner la combativité qui a tendance à manquer actuellement pour que Paris consacre l’attention particulière que mérite notre territoire.
J’aspire donc à porter la voix des mahorais au sénat car il faut une voix qui ne tremble pas et qui ne craint pas de se faire gronder par nos cousins de la métropole.
Il y a lieu de se battre sans concession mais avec maitrise sur les points suivants repris dans mon dossier de candidature :
– Une réécriture des répartitions des dotations de l’état qui se désengage des collectivités sans compensation financière.
– Une véritable égalité réelle entre les ultramarins et la population de l’hexagone notamment dans l’accès à l’emploi, à la formation, aux prestations sociales.
– La proposition d’une politique migratoire plus efficiente.
– Le développement d’une véritable coopération régionale en matière économique, sanitaire, judiciaire et de lutte contre l’immigration clandestine.
– Un effort plus accru en matière de lutte contre l’insécurité et les déviances.
– Rattrapage dans le domaine des grandes infrastructures : piste longue, pont entre les deux terres, etc.
– Augmentation du pouvoir d’achat des mahorais : lutte contre la vie chère, fin des monopoles, augmentation du smic horaire.
– Favoriser l’essor économique du département à travers le tourisme et l’agriculture
– le désengorgement de Mamoudzou par une nouvelle route nationale, la déconcentration des services de l’état (Maison de l’État, CAF, sécu)
Les chantiers sont nombreux et pléthores. Et on a besoin de quelqu’un qui pourra les défendre avec réactivité, compétence et sérieux, sans se compromettre en courbant l’échine au détriment des mahorais.
On a vraiment la possibilité de pouvoir obtenir un siège au Sénat l’an prochain si on y met les moyens et si on mise sur le meilleur candidat. Le parti se doit d’être en ordre de bataille derrière ce candidat.
Pour conclure, il convient de rappeler que les enjeux nous interdisent :
– D’opter pour des candidatures de complaisance ou fantaisistes qui ne vont offrir à Mayotte rien de plus qu’un bilan nul et vide au bout de 6 ans.
– De porter un candidat qui n’est pas à même de comprendre le mécanisme complexe des travaux parlementaires et les textes juridiques dont la difficulté échappera au profane et à celui qui n’a aucune expérience dans le domaine du droit ni aucune formation dans le domaine juridique.
– De privilégier un candidat sur la seule foi de sa proximité amicale, familiale, professionnelle ou de résidence tout en connaissant ses limites pour le mandat.
J’incarne la personne qui répondra au mieux aux enjeux et représentera les intérêts de la collectivité dont je suis issu.
Je vous remercie de me faire confiance en m’investissant pour les élections sénatoriales de 2017 en faisant abstraction des considérations politiciennes, communautaires et villageoises.
Il faut voir à travers ma candidature :
– les capacités pour défendre le département.
– les compétences pour comprendre et analyser le travail juridique et législatif
– mon expérience de 10 ans comme Avocat et Bâtonnier.
– mon dynamisme et ma motivation.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération la meilleure.
Nadjim AHAMADA
Bâtonnier de l’Ordre