La quête quotidienne de l’eau potable à Mayotte est devenue un véritable défi pour de nombreux habitants. Face à une pénurie d’eau persistante, les Mahorais sont contraints de s’organiser pour obtenir cette ressource vitale. Nous donnons la parole à des résidents de Mamoudzou qui partagent leur expérience et leurs préoccupations.
Pour de nombreuses personnes comme cette jeune femme que nous avons rencontrée, se procurer de l’eau en bouteille est un véritable casse-tête, un parcours du combattant : « Je trouve vraiment compliqué de me procurer de l’eau en bouteille car je travaille et je dois toujours demander à quelqu’un de le faire pour moi, ce qui n’est pas évident ». C’est pourquoi, elle considère que la distribution de l’eau par l’État ne changera rien pour elle « à moins qu’ils le fassent pour tout le monde, y compris au travail ». Elle exprime également ses regrets quant au coût élevé des packs d’eau en bouteille qu’elle est obligée d’acheter.
Une mère de famille interrogée affirme que toute leur vie est désormais organisée autour des tours d’eau et des citernes d’eau. « Nous essayons d’allez chercher toujours l’eau où elle se trouve, mais parfois on est obligé de passer la semaine avec seulement cinq à six gros seaux d’eau, voire moins lorsque des perturbations plus importantes touchent le réseau », témoigne-t-elle. Elle appelle à une distribution plus équitable de l’eau.
« Chez nous, tous les seaux d’eau sont remplis au moment de la remise de l’eau de robinet, mais ça ne tient pas plus de deux jours », révèle de son côté un jeune mahorais. Il espère que les 600 000 litres d’eau promises par les autorités « soulageront quelque peu la population ».
Cependant, un père de famille reste sceptique quant à la durabilité de ces mesures : « Nous avons l’habitude de stocker de l’eau dans des bidons le soir, mais cela fait longtemps que nous n’avons pas vu la couleur de l’eau annoncée par l’Etat, que du bla-bla », regrette-t-il.
La pénurie d’eau à Mayotte continue d’être un défi majeur pour de nombreuses familles, qui doivent s’adapter et s’organiser au quotidien pour accéder à cette ressource essentielle. Les appels à une distribution équitable et à des solutions durables demeurent au cœur des préoccupations de la population mahoraise.