Ce week-end, une ambulance a été prise pour cible alors qu’elle tentait de rejoindre le Centre Hospitalier de Dzoumogné. Les forces de l’ordre ont dû l’escorter pour la sortir d’affaire.
La semaine dernière, une ambulance avait déjà été prise pour cible par des caillasseurs à Tsararano, choquant l’opinion sur les réseaux sociaux. Malheureusement, la violence des délinquants n’a d’égale que leur stupidité. C’est cette fois au nord de l’île qu’elle s’est exprimée, la nuit de la Saint-Valentin. Si les jeunes voyous avaient de la peine de la passer seule, ils auraient néanmoins pu exprimer leur colère autrement qu’en visant une ambulance à l’aide de projectiles. C’est pourtant bel et bien ce qu’il s’est passé à Dzoumogné, dans la commune de Bandraboua.
Un caillassage par des délinquants de la zone y a en effet eu lieu. Une ambulance, qui devait rallier l’hôpital de Dzoumogné au Centre Hospitalier de Mayotte, à Mamoudzou. Elle prend donc naturellement la route régionale 1, mais doit malheureusement passer par le pont à la sortie du village. C’est sur ce dernier qu’elle est prise en tenaille par les caillasseurs. Les gendarmes interviennent rapidement, et, comme d’habitude, sont eux aussi pris pour cible. Les premiers essais des forces de l’ordre pour disperser les assaillants sont des échecs, et, comme on peut le voir de plus en plus, ils sont obligés de recourir aux jets de grenades lacrymogènes. C’est finalement la bagatelle d’une vingtaine d’entre elles qui est tirée, symbolisant la pugnacité des délinquants, dont on ne connaît toujours pas les motivations pour empêcher une ambulance de rapatrier un patient sur Mamoudzou…
Pour Ahmed Allaoui, sapeur-pompier syndiqué, « les jeunes s’attaquent à tous les symboles de l’Etat, car ce dernier est en échec au sujet de l’intégration de cette génération ». Le pompier avoue que les violences jouent sur le moral des troupes et que les forces de l’ordre sont parfois obligées de les escorter, comme pour cette affaire. Dzoumogné est évidemment coutumier de ces incivilités, surtout ces derniers temps, et surtout envers les gendarmes, bien souvent en intervention du côté du village du nord. Mais les violences envers les personnels soignants ou les pompiers se multiplient ces derniers temps sur l’île au lagon, et sont inquiétantes sur le manque d’humanité dont font preuve les délinquants.
Lors de sa réunion du 16 février, le CHSCT a déploré ces violences et a demandé plusieurs choses, parmi lesquelles un accompagnement immédiat des forces de l’ordre pour sécuriser tous les trajets, un dispositif d’accompagnent des agents victimes d’agressions, le remplacement des véhicules obsolètes et équipement, ou encore la mise en place des primes de risques sur chaque déplacement nocturne comme les autres professionnels de l’état qui exercent dans des conditions périlleuses.