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Hier l’hémicycle Bamana a été le théâtre de la signature d’une convention partenariale de mise en œuvre des groupes de médiation citoyenne en présence du Président du Conseil départemental, du Préfet et des associations engagées dans cette action. Une action qui entre dans le cadre d’un plan plus large visant à lutter contre les violences au travers de trois axes : la prévention de la délinquance, la médiation et la sécurité publique. Les mairies, le département, la préfecture et les associations vont travailler de concert pour que cet énième plan porte enfin ses fruits.
Pour Jean-François Colombet, le partenariat signé hier entre la préfecture, le Conseil départemental et des associations de l’île montre que « nous continuons à travailler sur la question de la délinquance à Mayotte. » Des groupes de médiation citoyenne vont ainsi être créés. 600 à 700 bénévoles notamment dans les zones identifiées à tensions, encadrés d’une centaine d’emplois aidés recrutés par le Département, seront chargés d’une mission de médiation de terrain. Selon le délégué du gouvernement, ce partenariat va « Servir à mettre dans l’espace public, dans les rues, des gens que nous allons recruter avec les associations et qui vont apporter une réponse aux plus jeunes qui ne sont pas des voyous, pas des délinquants, mais qui quelques fois suivent des meneurs et des délinquants. Il nous fallait installer cette mission de méditation pour empêcher que nos enfants de 12 ou 13 ans aillent dans la mauvaise direction », a ajouté Jean-François Colombet.
428 412 euros vont être répartis entre Coup de pouce, Fahamou Maecha, Messo et Mlezi Maore, associations chargées de la mise en oeuvre de ces groupes de médiation citoyenne. Les bénévoles seront équipés d’une tenue spécifique comprenant un tee-shirt, une casquette et un pantalon. Une réflexion est en cours pour trouver un moyen de les fidéliser. En ce qui concerne la centaine d’encadrants, ils seront rémunérés grâce à un cofinancement entre l’État et le département. Selon le président du Conseil départemental Soibahadine Ibrahim Ramadani, la collectivité a « déjà été sollicitée pour jouer ce rôle de médiation sociale à travers les cadis. Les cadis jouent ce rôle et sont efficaces mais il faut amplifier ces actions par de l’accompagnement et de l’encadrement. Le but étant de pouvoir toucher le maximum de jeunes dans les quartiers où opèrent les associations qui ont été choisies. »
Les premières équipes de médiation citoyenne devraient être sur le terrain à partir de la mi juin. En attendant, cette action de médiation n’arrive pas seule et constitue le second axe d’un nouveau plan contre les violences. Le premier axe porte quant à lui sur la sécurité publique et la surveillance générale. L’État souhaite assurer un contrôle de zone de l’ensemble de l’île, « avec un dispositif fortement visible, dense et souple, afin de couvrir tous les champs missionnels ». Délinquance générale, bandes, barrages, coupures de route, sécurité routière… Quatre mesures vont être mise en place pour lutter plus efficacement contre ces différentes formes d’insécurité. D’abord, la mise en place d’un dispositif de contrôle de zone de nuit de 19h à 5h afin « de lutter contre la délinquance, les coupures de routes et l’immigration ». Ensuite la surveillance renforcée des établissements scolaires les plus sensibles qui va de paire avec les sécurisation des transports scolaires sur les tronçons sensibles, aux heures de ramassage des élèves. Les policiers et les gendarmes seront ainsi présents dans les bus sur les lignes les plus sensibles. Enfin quatrième mesure : un effort majeur sur le renseignement de terrain, afin de détecter les problèmes « le plus en amont possible, de prévenir et de s’adapter en permanence. »
Le troisième axe de ce plan porte sur la prévention de la délinquance avec comme objectifs de relancer la prévention en redynamisant les structures existantes et en développant les partenariats. Cette démarche sera initiée après le second tour des élections municipales prévu le 28 juin prochain. Trois mesures sont visées avec d’abord la relance et le suivi des comités locaux ou intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD / CISPD). Ils seront présidés par les maires ou les présidents d’interco et auront pour mission de redéfinir les priorités de lutte contre la délinquance. La deuxième mesure tend à relancer ou mieux animer les partenariats notamment avec le conseil des cadis et les parents. Dernière mesure, le Conseil départemental de prévention de la délinquance va se réunir pour acter l’ensemble des évolutions à venir. En clair, ce nouveau plan s’appuie sur l’existant, puisqu’aucune mesure nouvelle n’est à l’ordre du jour. Sera-t-il plus efficace que les précédents ? Le préfet veut-il croire puisqu’hier il a qualifié ces mesures de « vrai » plan contre la délinquance.