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Communiqué de presse d’André Rougé, Député français au Parlement européen, Délégué national à l’Outre-mer du Rassemblement National
Dans son discours sur le plan de déconfinement qu’il a prononcé ce mardi 28 avril à l’Assemblée nationale, M. Edouard Philippe a manifestement délaissé l’Outre-mer.
C’est faire bien peu de cas de nos compatriotes les plus éloignés qui doivent, au delà de l’épidémie de COVID 19, mener de front bien d’autres combats :
- L’épidémie de dengue fait rage, elle aussi, et pour l’instant de façon bien plus dévastatrice que le coronavirus . Elle concerne plus particulièrement Mayotte, la Réunion et la Guyane.
- Les trois départements des Antilles et de la Guyane sont confrontés à des problèmes d’adduction d’eau ajoutant un sujet sanitaire ( impossibilité de lavage de mains, notamment dans les écoles en cas de déconfinement ) à un sujet d’hygiène et à un autre agricole.
- La Guyane, en alertemétéorologique, subit de fortes pluies mettant au plus mal son agriculture, ses équipements et, bien sûr, sa population.
- Corollaire de la crise sanitaire, Mayotte connaît une crise sécuritaire dénoncée hier par le Général Philippe Leclercq commandant les forces de gendarmerie sur place : depuis le 17 mars, les gendarmes auront fait l’objet de pas moins de 121 actes de caillassages.
Enfin, il semble que le Premier ministre n’ait pas jugé bon de prendre en compte le rapport du Conseil scientifique du 10 avril, annonçant une aggravation de l’épidémie en Outre-mer avec un pic non encore atteint.
Or, la conclusion du Conseil scientifique est pourtant claire en ce qu’il se prononce logiquement en faveur du maintien le plus strict du confinement.
En effet, nous observons que le virus a commencé à proliférer Outre-mer avec un décalage d’un mois à un mois et demi.
Nous ne pouvons que craindre une flambée des contaminations, à l’image de ce que Mayotte est en train de vivre.
Le respect élémentaire du principe de précaution dont est garant l’Etat eut consisté à tenir compte des préconisations du Conseil scientifique.
Il en est de même pour ses annonces sur la rentrée des classes qui fait fi des témoignages recueillis dans les départements des Antilles et en Guyane.
En effet, les trois présidents d’exécutif des départements d’Amérique, M. Ary Chalus, Président de la région Guadeloupe, M. Rodolphe Alexandre, Président de la collectivité territoriale de Guyane et M. Alfred Marie-Jeanne, Président de la collectivité territoriale de Martinique se sont précisément désolidarisés cette semaine du Président Macron sur le sujet de la rentrée des classes.
A l’évidence, la reprise des classes fait prendre des risques inconsidérés pour nos enfants et, par voie de conséquence, pour nous-mêmes.
Une fois de plus, comme pour les Sargasses, comme pour le Chlordécone, comme pour l’immigration, comme pour l’insécurité, comme pour les équipements de santé, comme pour les maladies radio-induites et comme pour bien d’autres sujets encore, le Gouvernement ne prend pas la mesure de la gravité de la situation Outre-mer et de la souffrance de nombre de nos compatriotes dans les territoires les plus touchés, en proie aux difficultés économiques les plus graves.
Une fois de plus, nous déplorons cette forme de mépris et de désinvolture.
Et une fois de plus, nous le condamnons.